Impact du conflit ukrainien sur la demande de pétrole : L’Opep dévoile des estimations prudentes

16/03/2022 mis à jour: 09:52
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L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n’a pas changé ses prévisions de croissance de la demande mondiale de brut pour le mois de mars, les maintenant intactes par rapport au mois dernier. 

L’OPEP a ainsi déclaré hier, dans son rapport mensuel rendu public sur son site, qu’elle laissait ses prévisions économiques et ses estimations de la croissance de la demande et de l’offre de pétrole brut en 2022 «sous évaluation», avertissant cependant que l’inflation alimentée par la guerre russo-ukrainienne pourrait réduire la consommation de pétrole.
 

Dans un rapport mensuel, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole est restée fidèle à son point de vue selon lequel la demande mondiale de pétrole augmenterait de 4,15 millions de barils par jour (mb/j) en 2022, et a augmenté ses prévisions de demande mondiale pour son brut. «Les prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2022 restent sous évaluation à 4,2 mb/j, avec une prévision OCDE à 1,9 mb/j et hors OCDE à 2,3 mb/j. 

Toutefois, cette prévision est sujette à changement dans les semaines à venir, lorsqu’il y aura plus de clarté sur l’impact considérable de la tourmente géopolitique», indique l’Organisation.
 

«Le conflit en Europe de l’Est a accru le risque de baisse des performances de l’économie mondiale en 2022. Jusqu’à présent, et en plus de la pandémie en cours, le conflit a entraîné un certain nombre de problèmes clés, notamment l’augmentation des prix des matières premières, qui aggrave encore l’inflation mondiale. Les effets du conflit, en particulier la hausse de l’inflation, si elle se maintient, entraînera une baisse de la consommation et des investissements à des degrés divers», indique l’Opep dans son rapport.
 

En outre, poursuit l’Organisation, la situation actuelle aura certes un impact sur les activités économiques en 2022, «mais pour quelle étendue exacte, cela reste à voir, compte tenu de la complexité de la situation et de la rapidité des développements». 

Le rapport a également montré une production plus élevée de l’OPEP alors que le groupe et les non-membres alliés annulent progressivement les réductions de production record mises en place en 2020. L’OPEP+ a pour objectif d’augmenter la production de 400 000 bpj par mois. 

Le rapport a montré que la production de l’OPEP en février a augmenté de 440 000 bpj, pour atteindre 28,47 millions de bpj, tirée par une offre plus élevée du principal exportateur saoudien et une reprise après les pannes en Libye.La prévision de croissance de l’offre globale hors OPEP en 2022 est restée inchangée, tout comme celle de la production de schiste américain.

 L’OPEP a déclaré qu’elle s’attend à ce que le monde ait besoin de 29 millions de bpj de ses membres en 2022, en hausse de 100 000 bpj par rapport au mois dernier et permettant théoriquement de nouvelles augmentations de la production.

 

 

Les prix du brent en baisse

Les contrats à terme sur le pétrole brut sont passés, hier, en dessous des 100 dollars, alors que le marché est secoué par une résurgence des cas de coronavirus en Chine, le plus grand importateur mondial de brut, et des signes de progrès dans les pourparlers de cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie. Les prix du pétrole ont baissé à leur plus bas niveau en deux semaines, dans la perspective de progrès dans les pourparlers de paix russo-ukrainiens, alors que la flambée des cas de coronavirus en Chine contrarie la confiance des investisseurs. 

De nouveaux verrouillages pour freiner la pandémie de Covid-19 en Chine ont soulevé en effet des inquiétudes quant à la progression de la demande, ce qui a affecté la remontée des cours du brut dont la courbe a sensiblement fléchi depuis lundi, dans la perspective d’une issue à la crise en Ukraine. Le Brent a perdu environ 40 dollars depuis qu’il a atteint un sommet de 14 ans à 139,13 dollars le baril le 7 mars. Le brut américain a chuté de plus de 30 dollars depuis qu’il a atteint son plus haut depuis 2008 à 130,50 dollars le baril il y a environ une semaine. La Chine a enregistré hier une forte augmentation des infections quotidiennes à la Covid-19, le nombre des nouveaux cas ayant plus que doublé par rapport à la veille pour atteindre un sommet en deux ans, ce qui suscite des inquiétudes quant à la hausse des coûts économiques des mesures de confinement strictes du pays. Les investisseurs se concentrent désormais sur l’aggravation de la situation pandémique en Chine, la province de Jilin et la ville de Shenzhen étant bloquées alors que le pays poursuit sa politique «zéro Covid».
 

Dans ce contexte, les inquiétudes persistent quant au fait que la perturbation des flux de pétrole russe comprime un marché déjà tendu, alors que l’OPEP+ souligne qu’il n’y avait pas de risque de pénurie de brut.
Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, les prix du brut ont été extrêmement volatils, le Brent se négociant la semaine dernière dans sa plus haute fourchette depuis 2008. Hier, il est reparti à la baisse, s’échangeant en baisse de 7% durant la matinée, à 98,79 dollars le baril.

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