Ils lui ont rendu hommage jeudi dernier à Oran : Les jeunes comédiens font revivre Abdelkader Alloula

11/03/2023 mis à jour: 03:46
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Jeudi dernier, le théâtre d’Oran a rendu hommage, comme il le fait chaque année au mois de mars, au drmaturge Abdelkader Alloula, l’un des symboles d’Oran, lâchement assassiné par des terroristes sanguinaires il y a plus de 29 années de cela. 

En guise de mise en bouche, le public a été convié, dès 15h, à découvrir une exposition de photographies des différentes pièces du défunt dramaturge, d’affiches théâtrales, de coupures d’articles de presse de l’époque ou encore des vidéos retraçant quelques-unes de ses interventions télévisées. 

S’en est suivi, à 16h, la présentation de la thèse de feu M’hamed Djellid, sociologue et compagnon de route de Abdelkader Alloula, dont il a fallu attendre jusqu’à 2021 pour que le Centre de recherche d’anthropologie sociale et culturelle (Crasc) la publie sous forme d’ouvrage universitaire. Il n’est pas besoin de préciser combien la publication de cette thèse est une aubaine pour les chercheurs, les étudiants, ou d’une manière plus générale, pour les passionnés du quatrième art. Elle revient, en effet, avec force détail, sur tout le travail de recherche qu’avait fait Abdelkader Alloula sur le terrain (tous les endroits populaires où il s’y rendait assidument en vue de «nourrir» son inspiration) avant d’aboutir à l’écriture de ses différentes pièces. 

Ce travail sur le terrain a été fait en étroite collaboration avec le sociologue M’hamed Djellid, dont l’amitié qui le liait à Abdelkader Alloula confinait à la complicité. La présentation du livre a été faite, jeudi dernier, par Mohamed Daoud et Thameur Anoual, respectivement professeur en littérature arabe et professeure au département d’art dramatique à l’université d’Oran et membres du comité artistique du théâtre d’Oran. Il a ainsi été question de l’apport de M’hamed Djellid à l’œuvre de Abdelkader Alloula et par voie de conséquence, de celui de Alloula à l’université algérienne.

 A 18h, c’est sur les planches que la troisième phase de l’hommage a eu lieu quand un total de 25 comédiens (dont la moyenne d’âge est de 24 ans) ont rendu un hommage en apothéose à leur bon maître par le biais d’un montage théâtral de ses œuvres les plus connues.

Ce tour de force, car c’en est un, a tout bonnement subjugué les spectateurs qui leur ont réservé à la fin une standing-ovation.

 Ces comédiens en herbe, dont certains se sont déjà fait les dents et sont relativement connus du public oranais, ont toujours fureté autour du monde des planches et de la scène. On y trouve ceux qui se sont spécialisés dans le théâtre d’improvisation, mais aussi le théâtre de rue, l’animation pour enfants, la ventriloquie, ou tout simplement les comédiennes et comédiens affiliés au théâtre, notamment celle et ceux qui ont joué dans sa dernière production remontant à l’automne dernier, El Azeb (qui, au passage, a connu un succès populaire lors de ses premières représentations). «Pour rendre hommage à Alloula, il faut aussi préparer la relève et aujourd’hui, j’ai l’honneur de vous présenter la relève !», a déclaré à la fin Mourad Senouci, le directeur du théâtre d’Oran, en présentant ces comédiens en herbe, bourrés de talent et d’énergie.  
 

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