Finabi rappelle que l’outil du capital investissement est apparu en Algérie en 1991 avec la création de la Finalep et depuis la loi de 2006, quatre autres sociétés ont été agréées : El Djazair, Estithmar, Icosia, le Fonds des start-up et le Fonds des PME (joint-venture entre la BEA et la BNA créée en 2021).
Le capital investissement en Algérie souffre, selon le cabinet conseil Finabi, d’une double défaillance à la fois sur le taux d’utilisation des ressources et le niveau de levée des ressources.
Dans une nouvelle note rendue publique sur son site, le cabinet Finabi fait remarquer que les fonds levés par le secteur public depuis 1991 sont de l’ordre de 523,44 millions d’euros, soit 75,9 mds de dinars avec un taux d’utilisation des ressources timide de 9%. Alors que les fonds levés en France uniquement sur l’année 2023 dépassent les 21 mds d’euros complètement investis durant la même année.
Ce parallèle montre à quel point le taux d’utilisation des ressources demeure timide en Algérie. «Ce taux renseigne sur une urgence de restructuration du secteur», estime le cabinet conseil en notant que 6,562 mds de dinars investis sur 75,9 mds de dinars de ressources sont affectés.
Ceci et de faire remarquer que 152 entreprises sont financées en stock et que très peu de sorties constatées. «Aucune sortie via la Bourse, alors que le rôle nodal du capital investissement est le développement du marché boursier en proposant les cibles à la cotation à leur maturité», précise la même analyse.
Finabi rappelle que l’outil du capital investissement est apparu en Algérie en 1991 avec la création de la Finalep et depuis la loi de 2006, quatre autres sociétés ont été agréées : El Djazair, Estithmar, Icosia, le Fonds des start-up et le fonds des PME (joint-venture entre la BEA et la BNA créée en 2021). «Les ressources en fonds propres affectées au secteur sont de 17,9 mds de dinars et en quasi fonds propres sont de 58 mds de dinars», explique le cabinet conseil.
Ce dernier indique dans son analyse que les ressources levées sont «marginales depuis la genèse de ce véhicule financier. Elles sont exclusivement publiques et le secteur privé néglige, pour le moment, cette finance alternative malgré l’optimisation fiscale qu’elle offre aux investisseurs financiers».
Des données, citées par la même note d’analyse, font état de fonds levés en 2023 de l’ordre de 21,2 mds d’euros représentant 0,8% du PIB (2639 mds d’euros). «En appliquant le benchmark français, le secteur du capital investissement algérien doit lever en 2024 plus de 2 mds de dollars de ressources (0,8% du PIB prévisionnel de 256,7 mds de dollars selon les données de la Banque mondiale).»
Le cabinet conseil estime préférable d’opter pour le financement «Equity» qui «génère une croissance économique plus saine et robuste que le financement par l’endettement».
Ceci et de noter que la politique actuelle consistant à booster l’investissement privé à travers des avantages fiscaux et fonciers accordés par l’AAPI «nécessite de lever des ressources en fonds propres afin d’assister les banques dans ce défi financier d’accompagner plus de 7.230 projets d’une valeur totale de 3340 mds de dinars».
Par ailleurs et concernant l’appel qui a été fait à l’adresse du secteur privé pour l’aide au financement de l’économie, Finabi estime que le financement «Equity» est plus adapté au secteur privé. «Le ticket d’entrée pour créer une banque est de 20 mds de dinars alors que pour créer une société de capital investissement il est de seulement 100 millions d’entrée et les normes prudentielles sont moins rigides que celles des banques», souligne la même analyse.