Cinq ans après Après Theater, le jazzman Anis Benhallak revient avec un nouvel album aussi inclassable que les précédents, mais toujours composé dans un jazz moderne, élégant et énergique, nourri aux sources africaines et méditerranéennes de l’auteur.
Artiste nomade, dans la vie comme dans la musique, passionné dans sa composition, Anis dirige cette fois sa curiosité pour questionner le monde occidental et sa modernité angoissée, paradoxale. Subtil mélange de sonorités jazz teintées de rock, de pop et d’influences aussi diverses que le patchwork qui compose le costume du clown, aussi rayonnants que ses sourires.
Le clown n’est-il pas cet être merveilleux qui sommeille en nous et qui cherche à se libérer pour nous rendre la joie et nous réconcilier avec la vie ? La réflexion étend ses pistes dans les horizons repoussés par Benhallak, et sa musique innovante.
Anis se livre avec honnêteté. Son style s’affirme et s’affranchi des pesanteurs pour mieux voyager et explorer les galaxies musicales. En dépit de quelques similitudes du touché avec celui de Pat Metheney, son univers est unique, la somme de sa culture universelle.
The clown theory est moins tribal, plus mélodique que les précédents, ouverts aux sonorités électroniques qui s’invitent pour servir le style singulier de Benhallak et son expression gorgée de liberté. La mélodie aguicheuse du morceau éponyme, la pulsion à la EsbjörnSvenssondans « The sinner and the priest », forment la facette principale de l’identité de ce troisième opus où on retrouve Benhallak pour la première fois derrière le micro en interprétant Last Song.
Il demeure cependant habité par ses ancêtres, à qui il dédie les thèmes andalous dans The devil’s crossroads, chaabi dans Le funambule de Bagdad. Karim Ziad signe sa troisième collaboration en studio avec le guitariste dans cet album où on retrouve aussi Arnaud Dolmen (batterie) et Mauro Gargano (double bass).
En vingt ans de carrière, Anis Benhallak a multiplié les collaborations avec des artistes brillants tels que Karim Ziad, Chris Jennings, Gregory Privat, KawtharMeziti et Mehdi Askeur de L’ONB, David Venituci, Malya, ou encore Dave Darlington. Il se produit régulièrement dans des festivals nationaux et internationaux de jazz et de World Music, comme le prestigieux Jazz à Vienne, mais aussi Berlin, Koln, Mexico, New York, Bruxelles, Paris, Barcelone, Stokholm...).
En Algérie, il s’est produit au Dimajazz festival et au Feliv d’Alger, en espérant le voir revenir prochainement pour présenter ce nouvel album.