Il était le père de la pédiatrie en Algérie : Hommage au Pr Jean-Paul Grangaud à Oran

12/11/2023 mis à jour: 09:06
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Le défunt moudjahid, le professeur Jean-Paul Grangaud

Une journée d’étude pour rendre un «hommage scientifique au Pr Jean-Paul Grangaud» est prévue  le 21 novembre à la salle de conférences du GRAS (Unité de recherche sciences sociales et santé). 

 Intitulée «La santé publique en débat», la rencontre sera animée par une dizaine d’intervenants venant d’horizons divers et dont les travaux seront débattus lors de deux séances. Une première porte sur les enjeux et les perspectives de la santé publique en Algérie, et la seconde sur la pédiatrie. Cette journée sera marquée par la présence de Marie-France Grangaud qui interviendra sur les pistes ouvertes par l’expérience de son mari. Né à Alger dans les années 30, celui-ci est connu d’abord pour son engagement en faveur du FLN durant la Guerre de libération alors qu’il n’était qu’un interne à l’hôpital El Kettar (El Hadi Flici) d’Alger.

 A l’indépendance, ses parents (le père est lui-même né en Algérie, et la mère est venue à l’âge de quelques semaines) ont opté pour le départ, mais lui a préféré rester et a demandé la nationalité algérienne qui lui a été accordée en 1968, en même temps que son épouse.  Il a grandement contribué à l’élaboration du calendrier national de vaccination, ce qui a eu comme effet de réduire considérablement le nombre de décès des bébés (grâce au système de captation des naissances) et des enfants durant les premières années de l’indépendance. 

Sa satisfaction était l’adhésion des citoyens à la vaccination, ce qui a permis de réduire considérablement ou même, avec le temps, d’éliminer certaines maladies graves qu’il a énumérées dans un entretien accordé à l’APS. Il est considéré comme le père de la pédiatrie en Algérie et son engagement sans faille le poussait à se déplacer lui-même dans les régions les plus reculées du territoire national. Même durant la décennie noire, il n’a pas pensé un instant à quitter l’Algérie. «Je ne me suis jamais senti menacé. Au contraire, à cause de ça, mon algérianité s’est renforcée. Et puis, où irais-je ? De tout temps, l’Algérie a été mon pays», a-t-il déclaré à la journaliste algérienne Baya Gacemi pour  le compte de l’hebdomadaire français L’Express.

 Il aura assumé plusieurs fonctions dont celle de directeur de la prévention et de consultant en vaccination au ministère de la Santé. Hormis les aspects scientifiques, le programme de la rencontre comporte également des témoignages autour de cette personnalité décédée en 2020 et qui a une bonne place dans l’histoire de la santé en Algérie.           

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