Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti, est revenue sur la situation qui prévaut dans le pays et les conditions de vie des Algériens qu’elle juge «insupportables» à tous les niveaux socioéconomique et politique.
Le Parti des Travailleurs (PT) a tenu hier sa première session ordinaire du comité central, depuis le 8e congrès du parti organisé le 25 mars dernier. Dans son rapport politique, Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti, est revenue sur la situation qui prévaut dans le pays et les conditions de vie des Algériens qu’elle juge «insupportables» à tous les niveaux socioéconomiques et politique.
Selon la première responsable du PT, la misère et la faim se généralisent dans notre pays, à cause, notamment, de la hausse infernale des prix des biens de large consommation et le chômage qui a augmenté de façon fulgurante pour atteindre des seuils préoccupants.
Aussi, la passionaria du PT s’est penchée sur le phénomène de la «harga» qui s’est accentué ces dernières semaines, avec son lot de drames. Pour Louisa Hanoune, ce phénomène est plus que jamais préoccupant en ce sens qu’il est devenu massif et touche toutes les franges de la société, en particulier les jeunes.
Elle craint ainsi que l’Algérie ressemble, dit-elle, à des pays déchirés par des guerres ou à ceux qui ont fait faillite, comme le Liban, étouffés par d’énormes dettes extérieures qui les exposent au pillage extérieur et les soumettent aux diktats du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
La première responsable du PT a rappelé dans ce sillage que l’Algérie fait partie des rares pays qui n’ont pas un fort endettement extérieur.
Elle estime ainsi que «personne ne peut comprendre les raisons politiques qui poussent les autorités à adopter le cours rétrograde actuel».
Pour elle, il est plus qu’important aujourd’hui de «renforcer le front intérieur», qu’elle qualifie d’impérieuse nécessité, compte tenu des grands dangers qui guettent notre pays et du chaos croissant dans le monde entier, résultant de la guerre en Ukraine.
Mais pour la leader du PT, le renforcement des ressorts de la nation pour sauver l’Algérie exige la rupture avec l’actuelle politique économique et sociale, et surtout de prendre des mesures urgentes pour tarir l’épaississement de la détresse sociale et politique et procéder à l’ouverture d’un large débat avec toutes les forces vives de la société.
«La concrétisation de ces mesures impose la libération de tous les moyens, notamment les médias qui doivent produire des politiques capables de redonner espoir aux Algériens, ainsi que l’amélioration du pouvoir d’achat et la création des emplois intensifs afin de stopper la bombe du chômage et donner un véritable coup de fouet au potentiel économique», a souligné Mme Hanoune, qui met en garde contre les conséquences des investissements étrangers sur la production nationale.
Elle a également averti contre le projet de loi sur les investissements, qui a été renvoyé pour la deuxième fois pour étude, car il n’est pas assez ouvert, consacre la poursuite et l’approfondissement de la tendance à la désertification qui a affaibli la production nationale.
La secrétaire générale du PT dénonce, dans ce contexte, «une orientation sociale et économique qui se traduit par une destruction totale du tissu social national et qui est exacerbée par une répression aveugle et une violation des droits et des libertés démocratiques». Une telle situation, craint Louisa Hanoune, risque d’ouvrir la porte aux pressions, aux chantages et aux ingérences extérieures.