Il a rejoint la Chine : Le panda star Yuan Meng quitte la France sous les applaudissements

26/07/2023 mis à jour: 06:30
AFP
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Premier panda né en France en 2017, le jeune ursidé de 6 ans a vu son déplacement en Chine reporté de trois ans, suite à la pandémie du Covid-19

Derniers bambous français pour Yuan Meng : le premier panda né en France en 2017 a quitté mardi, sous la bruine et les vivats de ses admirateurs, le Zoo Parc de Beauval, dans le centre du pays, pour rejoindre la Chine. 

Dans son camion blanc escorté par des motards et des véhicules de la gendarmerie, le jeune ursidé a pris la direction de l’aéroport de Roissy, en région parisienne, où l’attendront notamment pour un dernier adieu l’ambassadeur de Chine, la nouvelle secrétaire d’Etat française à la Biodiversité Sarah El Haïry, et peut-être, selon le zoo, sa marraine, la première dame de France, Brigitte Macron. Entraîné depuis plusieurs jours à s’installer confortablement pour le voyage vers Chengdu, dans le centre-ouest de la Chine, le fils de Yuan Zi et Huan Huan, premiers pandas prêtés à la France par les autorités chinoises en 2012, n’a pas traîné pour rentrer dans sa cage spéciale remplie de bambous avant d’entrer dans un camion climatisé.

Yuan Meng, qui fêtera ses 6 ans en août, aurait initialement dû rejoindre la Chine à l’âge de trois ou quatre ans mais son séjour avait été prolongé en raison de la pandémie de Covid-19. Le jeune mâle libèrera ainsi de la place pour ses jeunes sœurs, les jumelles Huanlili et Yuandudu, nées le 2 août 2021.

Belle vie

«Tout s’est bien passé. Il a dit au revoir à ses parents et ses sœurs, avec un pincement au cœur des vétérinaires et des soigneurs», explique Rodolphe Delord, le président directeur général du ZooParc, situé sur la commune de Saint-Aignan, dans le département du Loir-et-Cher. «Il lui reste à continuer à vivre sa belle vie.

C’est forcément un moment d’émotion, mais tous nos animaux nés ici sont amenés à partir un jour. On est habitué à ça», ajoute le dirigeant du ZooParc de Beauval.

Bravant les averses, 300 à 400 admirateurs s’étaient donné rendez-vous à l’entrée du zoo, pour saluer la star, dont le convoi s’est élancé à 9h 30 locales (07h30 GMT). Sous son ciré, Caroline Bernard, venue de Chalon-sur-Saône (centre) avec ses deux filles, s’est levée «très tôt». 

«On a agité nos drapeaux. C’est quand même triste, on s’est attaché aux pandas. Mais on sait qu’il sera mieux là-bas pour le bien de l’espèce aussi», se résout-elle. Pour sa fille Lilou, âgée de 9 ans, c’est plus difficile : «J’ai pleuré, je suis triste qu’il parte. Je le suis sur internet depuis sa naissance et c’est la quatrième fois qu’on vient le voir».

Bon voyage

Plus loin, un couple de sexagénaires a fait le déplacement depuis Pouillé, à seulement une douzaine de kilomètres du zoo, pour saluer le panda dont le nom signifie «accomplissement d’un rêve» en chinois.

«Sans le panda, le zoo n’aurait pas ce succès. Nos clients viennent pour le zoo et les pandas, pas pour les châteaux de la Loire», observent Pascal et Elisabeth Violette, propriétaires de chambres d’hôtes.

Un peu à l’écart de la foule, quelques employés du zoo discutent après le passage du convoi, alors que les visiteurs se pressent à l’entrée. 

«On est venu entre collègues alors qu’on ne travaillait pas», raconte Thibaut Totis. «Les jours précédents, on était venu lui dire au revoir et lui souhaiter bon voyage.» 

«C’est quand même le premier panda né ici. On l’a vu grandir, c’est un grand garçon maintenant. Il y a quand même de l’émotion, mais on sait qu’à un moment, il faut quitter ses parents pour aller se reproduire», insiste le médiateur scientifique. 

En attendant d’intégrer le Centre de reproduction de Chengdu, où il sera chargé de perpétuer son espèce, désormais classée au statut vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Yuan Meng roule vers son avion de la China Airlines dans lequel il s’installera vers 16h00 (14h00 GMT) pour douze heures de vol en compagnie de sa soigneuse attitrée depuis sa naissance.

En dehors de la Chine, une vingtaine de parcs zoologiques seulement possèdent ces plantigrades herbivores, symboles des amitiés diplomatiques de Pékin.

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