Elon Musk avait déjà déposé plainte en mars contre OpenAI et ses deux fondateurs, Sam Altman et Greg Brockman, qu’il accusait alors de fraude, conspiration et publicité mensongère.
Le conflit entre Elon Musk et OpenAI, dirigée par Sam Altman, atteint un nouveau palier avec une action judiciaire visant à bloquer certaines pratiques de l'entreprise derrière ChatGPT. Elon Musk, qui avait cofondé OpenAI en 2015 en tant qu'organisation à but non lucratif, conteste aujourd'hui son évolution en entreprise hybride, à but lucratif limité.
Selon CNBC, les avocats de Musk, représentant également xAI (la startup d'IA qu'il a fondée) et Shivon Zilis (ancien membre du conseil d'administration d'OpenAI), ont déposé une injonction préliminaire devant un tribunal américain. Cette injonction vise à interdire à OpenAI de continuer son virage lucratif et de demander à ses investisseurs de s'abstenir de financer des entreprises concurrentes comme xAI. Musk accuse OpenAI de pratiques anticoncurrentielles et de profiter indûment de données confidentielles obtenues par l'entremise de Microsoft, un partenaire majeur d'OpenAI.
Une querelle aux racines profondes
Elon Musk affirme que Sam Altman l’a trompé, notamment en modifiant la mission d’OpenAI pour s’allier à Microsoft, qui a investi des milliards dans l’entreprise. Musk avait déjà intenté une première action en justice contre OpenAI en mars, avant de la retirer pour la relancer avec des allégations élargies, notamment sur des violations des lois antitrust. Il critique également la politique d’OpenAI de demander à ses partenaires financiers de limiter leurs investissements dans d'autres acteurs de l'IA.
Les enjeux stratégiques
Depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, OpenAI a bénéficié d'un soutien massif de Microsoft, qui a intégré ses technologies dans ses produits comme Bing et Azure. Musk, quant à lui, a fondé xAI en 2023, une entreprise visant à développer une IA qui, selon lui, bénéficierait davantage à l'humanité. Il a été un critique virulent des risques de l'IA, notamment sur les questions éthiques et les monopoles technologiques.
L'issue de cette bataille juridique pourrait redéfinir le paysage concurrentiel de l'intelligence artificielle, un domaine déjà dominé par des géants comme OpenAI, Microsoft, et Google. Elle pose également des questions sur la gouvernance des organisations créées avec des missions non lucratives, avant de pivoter vers des modèles plus lucratifs.