L'athlète sud-africaine Caster Semenya, qui a été empêchée de participer à certaines courses en raison de son refus de suivre un traitement pour réduire son taux de testostérone, a remporté une bataille judiciaire contre la Suisse devant la Cour européenne des droits de l'homme.
La Cour européenne des droits de l'homme a estimé que Caster Semenya, âgée de 32 ans, était victime de discrimination en raison du règlement de la Fédération internationale d'athlétisme (World Athletics) qui exigeait qu'elle prenne un traitement hormonal pour réduire son taux de testostérone si elle souhaitait participer à sa distance de prédilection, le 800 mètres.
Cependant, la décision de la Cour européenne des droits de l'homme ne rend pas nul le règlement de World Athletics et ne permet pas directement à Caster Semenya de participer au 800 mètres sans traitement. Le règlement actuel sur les différences du développement sexuel (DSD) reste en place selon World Athletics.
La Cour européenne des droits de l'homme a jugé que la Suisse avait violé l'article 14 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, qui interdit la discrimination, combiné avec l'article 8, qui protège le droit au respect de la vie privée. De plus, il y a également eu violation de l'article 13 de la convention, relatif au droit à un recours effectif.
La majorité des juges de la Cour européenne des droits de l'homme s'est prononcée en faveur de Caster Semenya, avec quatre voix contre trois. La Cour a décidé que la Suisse devrait verser à Caster Semenya 60 000 euros pour frais et dépens, mais aucune somme n'a été accordée au titre d'un dommage matériel ou moral.
Caster Semenya présente un excès naturel d'hormones sexuelles mâles et elle est en conflit avec la Fédération internationale d'athlétisme depuis plus de dix ans. World Athletics a réagi à la décision de la Cour européenne des droits de l'homme en notant que c'était une chambre très divisée.