La soirée de clôture de la première édition de «Mawahub», un programme d’incubation dédié aux industries culturelles et créatives (ICC) et au Web 3.0, a été marquée, le 15 janvier, par l’annonce des huit projets retenus.
Cette soirée est mise sous l’excellence algéro-française à travers les magnifiques projets qui ont émergé de ce programme d’incubation. Excellence aussi des incubateurs algériens et français qui ont accompagné ces projets. Nous avons fait le pari de lancer ce programme sur les ICC, un secteur dynamique qui a de l’avenir.
Nous avons pu faire parler la création algérienne», a déclaré Ahlem Gharbi, directrice générale de l’Institut français d’Algérie (IFA) et conseillère de coopération et d’action culturelles à l’ambassade de France à Alger, lors de la cérémonie, à l’hôtel El Aurassi, à Alger.
«Mawahub», le premier programme d’incubation lancé par IFA, a pour objectif d’amorcer des projets artistiques tournés vers le Web 3.0. «Parce que les nouvelles technologies peuvent redéfinir la manière dont les créateurs travaillent, financent ou distribuent leurs œuvres. Parce que les industries créatives et culturelles épousent déjà la réalité virtuelle et augmentée, l’intelligence artificielle, le métavers, la blockchain ou les NFT, Mawahub réunit les talents de l’art et de la tech pour les aider à inventer la culture de demain», ont expliqué les promoteurs du programme lancé en mai 2023.
Synergie entre la création algérienne et l’expertise française
«Ce programme est un succès formidable pour nous. Nous avons fait ce pari et avons reçu 172 candidats. C’était une surprise énorme. 49 candidats ont été retenus avec 14 finalistes et huit projets. Des projets qui ont bénéficié d’accompagnement et d’expertise en France dans divers domaine, comme l’intelligence artificielle, la blockchain, etc. Des projets qui ont de l’avenir et qui marquent une synergie entre la création algérienne et l’expertise française. C’est gratifiant de voir qu’entre les deux rives, on arrive à créer, à se parler, à coopérer...», a ajouté Ahlem Gharbi.
Elle a rappelé que les candidats ont été accompagnés par les incubateurs algérien IncubMe et français Creative Valley. «IncubMe est un incubateur panafricain fondé en 2018 par des entrepreneurs algériens ayant pour mission de soutenir les porteurs de projets en leur offrant un environnement idéal pour concrétiser leurs idées et créer leurs entreprises. IncubMe offre des conseils, des orientations, des recommandations et leur fait bénéficier d’expériences nouvelles, formatrices et inspirantes», précise IncubMe sur son site internet.
«Une belle communauté s’est créée avec des liens de travail et d’amitié lors de ce programme. J’espère que la communauté Mawahub va grandir. Notre objectif est que le programme soit durable et que cette coopération et cette synergie soient pour le long terme», a soutenu Ahlem Gharbi, avant d’annoncer le lancement d’une deuxième édition de Mawahub pour cette année.
Pendant sept mois, les candidats Mawahub ont été accompagnés par 51 experts à Alger et à Paris. «Il s’agit de projets d’intérêt général, apprentissage des langues, éducation par le jeu, vêtements ethniques... On s’est dit pourquoi ne pas amener les Algériens sur un projet technologique d’avant-garde. Au lieu d’être dans une volonté de rattrapage, on est en tête de la course. La volonté de réussite était exceptionnelle. Les 42 candidats travaillaient tout le temps, ne dormaient presque pas.
On a choisi ceux qui vont le plus bénéficier de ce qu’on va apporter. L’enjeu était de rassembler des gens qui ne se connaissaient pas et qui apprennent à travailler ensemble. Les candidats ont reçu des cours théoriques en présentiel ou en visioconférence et des ateliers pratiques. Des candidats poussés par leur passion sans avoir un ego démesuré», a indiqué Yann Gozlan de Creative Valley.
Défendre l’identité et l’héritage
Sur le site de Creative Valley, il est souligné que cette structure vise à encourager «la création d’entreprises innovantes à forte compétence technologique et leur implantation à long terme dans les territoires qui les ont vu naître». «Creative Valley opère en particulier des tiers-lieux, pour héberger les entreprises de la nouvelle économie. Au cours de ses 10 années d’existence, Creative Valley a contribué au succès de centaines de projets portés par des communautés, des étudiants, des chercheurs, des start-ups et des entreprises», est-il encore indiqué.
Durant la cérémonie, les huit projets lauréats ont été brièvement présentés aux invités.
Il s’agit, en premier, de Obscures NFT de Mohamed Taher Takhi (Puro) et de Jules Patté et d’ Ethnopia, de Nasralah Lakhdar Toumiat et de Hicham Gaoua (El Moustach). «Notre projet n’est pas une simple plateforme market place pour vendre des vêtements. Notre objectif est de préserver l’habit traditionnel algérien. Il s’agit de défendre l’identité et l’héritage. Nous allons commencer par établir une base de données de tous les artisans et stylistes en Algérie.
Nous voulons porter notre projet en Afrique et dans le monde», a précisé Nasralah Lakhdar Toumiat.
«Punch talkers» est un autre projet porté par Amira Haouat, Norya Benkritya et Farid Bettioui. «Punch talkers est une plateforme sociale pour le rayonnement culturel à travers le monde. Notre objectif est de faire découvrir à nos utilisateurs la diversité culturelle à travers une plateforme d’apprentissage de langues, de codes culturels, en s’amusant et en gagnant des cadeaux», a indiqué Norya Benkritya.
BD en ligne et jeu ludique
Autres projet présenté : «Inkomm» de Abir Zineb Blidi. Il s’agit de produire des textes pour les professionnels et les universitaires «en combinant l’intelligence artificielle avec les compétences linguistiques et techniques de l’équipe» de cette start up.Sabri Benbassit a, lui, présenté le projet «Nebul’Art», une plateforme de diffusion et de distribution de bande dessinée (BD) en ligne «destinée aux auteurs algériens et africains» et «permettant un accès facile aux lecteurs».
Le projet «Zolizola» de Fatma Meheni et Narimane Boucena. «Zolizola» est un jeu interactif et en immersion en 3D pour les enfants. C’est un jeu ludique inspiré de l’univers des Mille et Une Nuits, a souligné Narimane Boucena qui est architecte de formation.
Ahlam Gharabi a présenté un autre projet novateur. «Il s’agit de connecter la nouvelle génération et de les engager avec leur héritage. On développe des expériences de visites en utilisant la réalité augmentée. Mawahub m’a permis de découvrir le monde web 3.0», a expliqué Ahlam Gharabi qui a développé le projet avec Khalil Sayah.
Dernier projet présenté, «Traw» de Hania Zaazoua et de Nassim Benmebarek, une application qui encourage le déplacement, le mouvement «à pied ou en vélo», le voyage et la découverte.