Hommage / il y a quatre ans disparaissait dr Rachid Lezzar à Constantine : Un médecin de la trempe des humanistes

15/09/2024 mis à jour: 03:00
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Le dimanche 13 septembre 2020, le Dr Rachid Lezzar s’était éteint après avoir mené un combat contre la Covid-19 durant 33 jours. Le doyen des gynécologues obstétriciens de l’Est algérien à son époque laissera un vide immense parmi sa famille, ses amis et tous ceux qui l’ont connu et côtoyé comme collègues et étudiants. 

«Le défunt a légué un héritage incommensurable ; il nous a appris que dans cette vie il faut vivre et laisser vivre, car telle était l’une de ses incontournables expressions du quotidien. Il donnait de son temps et de sa personne sans compter, aussi bien dans son travail que dans sa vie privée», ont reconnu ses enfants.

 «Il était un grand homme qui s’est distingué par sa bravoure, son amour pour sa patrie et son travail, son abnégation, son intégrité, mais surtout sa modestie, son humilité, sa bonté et sa générosité», ont témoigné ceux qui l’ont connu et estimé durant des années, notamment son ancien ami au lycée d’Aumale (actuel Redha Houhou), puis à l’université, Hassene Bouarroudj, magistrat à la retraite. 


On citera parmi ses amis Abdelhak Benabderrahmene, avec qui il partageait beaucoup de choses, Abdelaziz Segueni, président de l’association «Les amis du Vieux Mila», et tous les médecins qui ont travaillé avec lui, dont Dr. Kherbache, Dr. Aggad, Dr Boubekeur Barkat et Dr Boukerrou. «Rachid m’a laissé un souvenir très fort quand en ma présence, il a refusé devant les plus hautes autorités du secteur, de subir une épreuve de plus, pourtant largement à sa portée, et ce pour progresser dans sa carrière universitaire. 

Pour le seul principe que certains dans son cas, n’ont pas été soumis à ce dictat qu’on voulait lui imposer, il a préféré quitter fièrement la maîtrise et la chefferie de service pour aller s’installer au service des citoyens. Il voulait préserver sa dignité avant tout», note le Pr Abdelaziz Benharkat. Dr Rachid Lezzar poursuivra sa carrière comme médecin libéral, tout en collaborant étroitement avec ses confrères. Pour l’histoire, le défunt avait assuré les fonctions de médecin-chef à la maternité du CHU de Constantine entre 1976 et 1985. Parmi ses prédécesseurs on rappelle les noms du Dr Samuel (1970-1971), Dr Le Cannelier (1971-1972), le Pr. Moatti (1972-1974) et le Pr K Sehairi (1974-1976). 


Parcours d’un homme dévoué 

Né le 5 janvier 1942 dans le Vieux Mila, la ville de ses ancêtres, Rachid Lezzar avait fréquenté l’école primaire communale, actuellement Benamira à Mila. Il avait rejoint par la suite l’ex-lycée d’Aumale (actuelle Redha Houhou) à Constantine comme interne. Après l’obtention de son baccalauréat, il s’était inscrit à la faculté de médecine et de pharmacie d’Alger. 

Il avait obtenu son diplôme en médecine (1963-1970), puis celui de la spécialité de gynécologie (1970-1973). Maître assistant au CHU de Constantine, il avait fait le déplacement à Strasbourg en France pour un stage de perfectionnement de deux ans (1973-1975). «En présidant aux destinées de la maternité du CHU de Constantine en 1976, Dr Lezzar a su relever le défi ; il n’y avait pas d’assistants nationaux, mais des coopérants techniques de nationalité russe (Dr. Demina, Dr. Pavlouk), polonaise (Dr. Daranovski), hongroise (Dr. Farago) et tchèque (Pr. Bendl, Pr Stencl, Dr. Sétina, Dr. Gavornik). Il a pérennisé l’unique terrain de stage post-gradué, le résidanat, à l’est du pays. Annaba ne sera promue formatrice que plus tard au début des années 1980», rappelle Pr Barkat, ancien médecin chef à la maternité du CHU de Constantine. A partir de 1978, le Dr Lezzar avait réalisé d’importants aménagements dans ce service, opérant des changements dans la gestion, les soins et la prise en charge des parturientes. 

Avec ses 137 lits, la maternité enregistrait le quart des admissions du CHU de Constantine. Il avait instauré le travail à plein temps. Il ne rentrait pas chez lui à midi et ne fréquentait que rarement l’internat, lieu de restauration du personnel médical. Les exigences de la formation post-graduée et la recherche de la qualité des soins l’avaient amené à solliciter le concours du Pr P. Muller, chef de service de la clinique gynécologique et obstétricale de Strasbourg et vice-président de la Société française de gynécologie pour dispenser des cours magistraux de haut niveau, à deux reprises, en 1976 et 1977. 

Le docteur Rachid Lezzar exerça pendant 35 ans dans son cabinet situé à la cité Kadi Boubekeur à Constantine jusqu’à son hospitalisation au mois d’août 2020, suite à une contamination au coronavirus. Il laissera derrière lui le souvenir d’un homme très respecté et d’une extrême bonté et d’un médecin aux grandes valeurs humaines.                               

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