Le fort afflux de citoyens en zones enneigées est le meilleur plaidoyer en faveur du développement du tourisme de montagne.
Cet engouement rappelle que la haute saison se situe en période hivernale dans les massifs montagneux, où les épisodes de froid et de chutes de neige décuplent l’attrait des sites naturels. La présence prononcée des visiteurs, notamment durant les week-ends, révèle en même temps tout ce qui reste à faire pour promouvoir ce segment de l’activité touristique, suscitant l’intérêt de larges franges de la population. Fuyant le fracas et la saturation multiforme des espaces urbains, des milliers de personnes prennent en fin de semaine le chemin de la montagne, à la recherche de détente, de quiétude et du grand air vivifiant.
Si l’embouteillage est recréé dans des localités habituellement paisibles, à près de 1500 m d’altitude, et que la quête de repos tourne à l’épreuve, l’intervention des services en charge du secteur est plus que nécessaire afin d’établir l’état des lieux, les chantiers à entreprendre dans l’urgence et les grands programmes à mettre en œuvre à moyen terme. Il est clair que la gestion de ce dossier ne peut pas être réduite à un simple resserrement de la réglementation, au rappel des mesures de prudence et des exigences de sécurité en pareilles circonstances, ou une série d’interdictions, comme celles ayant concerné les bivouacs et autres «aventures non encadrées».
Des élus à l’APW ont fait preuve d’anticipation et ont pris des initiatives pour enclencher des opérations en vue d’améliorer les conditions d’accueil des visiteurs et de maîtrise des flux de véhicules. Des missions d’élus locaux ont recensé les lacunes et engagé les démarches pour renforcer le réseau routier et ceux de la téléphonie mobile, en somme, les voies de communication. L’installation des équipements permettant la connexion à internet dans ces contrées isolées devenant un centre d’attraction n’est pas un agrément ou un luxe mais précisément un impératif de sécurité.
Comme dans tout programme de développement destiné à impulser une dynamique nouvelle dans un secteur d’activité, les infrastructures de base, comme leur nom l’indique, sont élémentaires. Les directions de wilaya du tourisme, de concert avec les assemblées élues, disposent des outils et des données permettant d’adapter et de lancer efficacement les programmes mis en place au niveau gouvernemental. Les moyens et les financements mobilisés par l’administration centrale produiront l’impact escompté quand les spécificités et les potentialités locales sont prises en compte. Les dossiers d’investissement et les demandes d’autorisation s’agissant des milieux naturels sont sans doute nombreux au niveau des différentes directions de wilaya.
Celles-ci sont pour l’heure absorbées par les derniers travaux de rénovation des établissements hôteliers de haut standing, dont certains sont en phase de réouverture et d’encadrement en personnels qualifiés.
La relance du tourisme est aussi liée à la mise en service de structures intermédiaires ou légères, conçues pour les zones forestières et de montagne, ainsi que la consolidation de la production artisanale et la mise en avant de la richesse culturelle. Répondant jeudi dernier aux questions des membres du Conseil de la nation, la ministre du Tourisme a esquissé les grands axes de développement engagés par son département, en mettant l’accent sur la stratégie de numérisation pour promouvoir le produit touristique national. La solution digitale permet également de faire remonter en temps réel les requêtes des intervenants dans le secteur, à l’image des artisans réclamant des facilités dans l’exercice de leur activité et un approvisionnement plus aisé en matière première.
Des professionnels observeront que les entreprises, en atteignant un niveau de performance et de compétitivité, auront les ressources pour innover dans la commercialisation de l’offre touristique sur le marché national et à l’international.
Par Djaffar Tamani