Hausse des prix du gaz suite à l’arrêt de l’approvisionnement russe : L’Europe face au stress énergétique

05/01/2025 mis à jour: 01:37
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L’expiration de l’accord de transit du gaz russe à destination de l’Europe a provoqué une hausse des prix du gaz sur le Vieux continent et met une pression supplémentaire sur le stress énergétique que connaît l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine.

Alors que l’hiver s’installe confortablement avec des températures très basses, l’Europe fait face à l’exigence de renouveler ses réserves de gaz. L’expiration de l’accord de transit du gaz russe à destination de l’Europe a provoqué une hausse des prix du gaz sur le Vieux continent et met une pression supplémentaire sur le stress énergétique que connaît l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine.

Au lendemain de l’annonce par Kiev du non-renouvellement du passage du gaz russe sur les terres ukrainiennes, le prix du TTF néerlandais a grimpé vendredi de 4% pour atteindre 51 euros par mégawattheure, soit son niveau le plus élevé depuis octobre 2023. Cette hausse intervient alors que les stocks de gaz européens ont largement baissé depuis 2021, pour s’établir aujourd’hui à un maximum de 75%. La vague de froid glacial soufflant sur l’Europe a motivé la hausse de la consommation de l’énergie.

Selon des estimations de l’organisation sectorielle Gas Infrastructure Europe, le volume de gaz dans les installations de stockage a diminué de 19% entre la fin du mois de septembre 2024 (avec la fin de la période de réapprovisionnement),  et la mi-décembre écoulé. Même si les pays européens affirment que l’impact ne sera que momentané, la vulnérabilité de l’UE face à la volatilité du marché est bien réelle.

Les prix du gaz ont augmenté de 50% d’une année sur l’autre, faisant grimper les coûts de la vie pour les ménages. «Les pays de l’Europe centrale sont les plus vulnérables à la perte d’accès au gaz naturel russe via l’Ukraine, même s’ils disposent d’une voie alternative, TurkStream, pour recevoir le gaz russe, en quantités non suffisantes». Selon les médias européens, les prix du gaz pourraient connaître d’autres pics si l’UE se dirigeait vers l’accroissement de ses importations de gaz naturel liquéfié GNL.

La Commission européenne est en train d’étudier différentes solutions afin d’éviter un impact plus important de ce manque d’approvisionnement. L’Algérie, liée à l’Europe par deux gazoducs, a pu répondre aux besoins européens de quantités supplémentaires suite à la baisse des approvisionnements russes depuis 2022. Aujourd’hui encore, l’Algérie, se présentant comme un partenaire fiable et sûr de l’Europe, est une source incontournable pour le Vieux continent en ces temps d’hiver particulièrement rude et d’inquiétude quant à sa sécurité énergétique.

Le ministre italien de l’environnement et de la sécurité énergétique, Gilberto Piccito Frattin, a appelé les pays membres de l’UE d’étendre le plafond des prix du gaz et de le fixer à 60 euros/MWh, rapporte la plateforme spécialisée de l’énergie basée à Washington. L’accord en présence sur le plafonnement des prix du gaz devrait expirer à la fin du mois de janvier.

Le 19 décembre 2022, les ministres européens de l’Energie avaient convenu de fixer le plafond du prix du gaz naturel à 180 euros par mégawattheure, alors que l’Autriche et les Pays-Bas se sont abstenus de voter et la Hongrie avait voté contre. «L’objectif de la recommandation d’étendre le plafond des prix du gaz et de fixer un plafond ne dépassant pas 60 euros par MWh est d’éviter tout choc potentiel sur les prix de l’électricité», affirmait le ministre italien.

Le mécanisme de plafonnement des prix du gaz ne pourrait s’appliquer que lorsque les prix du combustible dépasseront les 180 euros/MWh, c’est-à-dire un niveau jamais atteint depuis le début de la guerre russo-ukrainienne. Les prix gaz avaient pour rappel atteint un maximum de 300 euros/MWh au début de cette guerre, avant de se chuter plus tard. 
 

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