Halim Rahmouni. Commissaire du Festival local du théâtre professionnel de Guelma : «Cette 14e édition est dédiée au comédien et metteur en scène Mohamed Larbi Bahloul»

09/10/2023 mis à jour: 05:10
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La 14e édition du Festival local du théâtre professionnel de Guelma a débuté le 7 octobre avec une cérémonie d’ouverture à la salle de conférences de la wilaya de Guelma. Le festival dure jusqu’au 11 octobre, avec la participation de sept troupes. Rencontre avec Halim Rahmouni, directeur du Théâtre régional Mahmoud Triki de Guelma et commissaire du festival.

 

Propos recueillis à Guelma par Fayçal Métaoui

 

 

 

-Qu’est-ce qui marque cette 14e édition du festival qui est une phase qualificative régionale au Festival national du théâtre professionnel d’Alger, prévu en décembre 2023, l’autre phase se tient à Sidi Bel Abbès ?
 

Je dois d’abord porter un vif remerciement à la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, pour son aide concernant l’effacement des dettes. Le festival traîne une dette 1,3 million de dinars. Là, on arrive quelque peu à respirer. Cette 14e édition est dédiée au comédien et metteur en scène, Mohamed-Larbi Bahloul ou Aroub, décédé en octobre 2022 (à l’âge de 52 ans). J’ai connu cet artiste en 1989 au Festival national du théâtre amateur de Mostaganem. Ces cinq dernières années, il a signé des mises en scène de pièces pour enfants et pour adultes.
 

-Le parcours de Mohamed-Larbi Bahloul est riche…


Oui. En une trentaine d’années, il a été distribué dans une quarantaine de pièces de théâtre. Il avait une grande capacité à incarner des personnages. Il était aussi dans les castings de séries de télévision et de feuilletons. Il a également joué dans un film. Mohamed Larbi Bahloul avait un handicap qu’il traînait depuis son enfance, après un accident à Timgad. Un rocher est tombé sur ses pieds. Je ne l’ai découvert que lors de la préparation de la pièce L’honneur d’un combattant de Chawki Bouzid. Tout le monde a applaudi fort le choix de Mohamed-Larbi Bahloul. Il comptait parmi les organisateurs du festival. Lors de la 13e édition, il était parmi nous. Il avait toujours son mot à dire. Nous avons honoré sa famille lors de la cérémonie d’ouverture.


-Sept pièces sont en compétition dans le festival. Comment s’est faite la sélection ?


Nous avons constitué un comité de présélection présidé par Abdelhalim Bouchraki, enseignant d’arts dramatiques à l’université de Constantine, qui est plus connu dans le monde arabe que chez nous. Il a une grande maîtrise du verbe littéraire arabe et il est critique de théâtre aussi. Il était accompagné dans le comité du metteur en scène Chawki Bouzid et du comédien Samy Allam. Nous avons reçu 13 spectacles dont un a été écarté dès le début. Des douze restants, le comité a retenu sept pièces. La wilaya de Tizi Ouzou est présente avec deux troupes. Idem pour la wilaya de Boumerdès. Il y a aussi le retour de la wilaya de Jijel, absente ces dernières années des sélections de théâtre.
 

-Avez-vous prévu des spectacles en Off (hors compétition) ?


En parallèle de la compétition, il y a un programme de spectacles dans les localités voisines de Guelma, Bouati, Héliopolis et Khezara. Nous avons fait appel à la coopérative El Bahia d’Oran pour la pièce Le magana sakta et à la troupe El Massil de Constantine. Et, à chaque fois, nous essayons d’encourager les troupes de la wilaya de Guelma. Nous avons programmé aussi deux spectacles pour enfants.
 

-Vous avez aussi programmé des débats avec les professionnels du théâtre…


Nous avons voulu accorder un peu d’espace à la littérature. Slimane Benaïssa fera une vente-dédicace de deux de ses ouvrages dont Le sein de ma mère et participera à un débat animé par l’universitaire et critique Ahmed Cheniki. Warda Zerguine en fera de même pour son livre Watanoun, taou  oubour. D’autres débats sont prévus avec les metteurs en scène Ahmed Khoudi, Mohamed Cherchal et les universitaires et critiques Brahim Noual et Habib Boukhelifa. Tous les débats ont lieu à la maison de la culture Abdelmadjid Chafaï.
 

Le Théâtre régional de Guelma est toujours en cours de restauration. Nous avons donc sollicité l’aide de la DJS (Direction de la jeunesse et des sports) pour l’octroi d’un espace pour la présentation des spectacles. Il s’agit de la maison de jeunes M’hamedi Youcef. Nous avons introduit quelques modifications pour que l’espace soit adapté aux représentations théâtrales.
 

-Lors de la cérémonie d’ouverture, vous avez rendu hommage à plusieurs artistes…

Je ne savais pas que Slimane Benaïssa est né à Guelma (en décembre 1943). C’est un grand honneur que cette ville-mère puisse rehausser son fils. Pour moi, Slimane Benaïssa est un nom qui représente une montagne dans le théâtre. Il est là depuis la fin des années 1960. Nous avons honoré Fatima Hlilou et Antar Hellal, deux comédiens qui ont partagé les planches du Théâtre régional de Constantine pendant plus de cinquante ans. Nous n’avons pas oublié Abdelmalek Benkhellaf, un ancien comédien de l’école de Guelma des années 1970. Il était présent lors de la création de l’association Houari Boumediène en compagnie de Abdelwahab Bouhmam. Nous avons aussi rendu hommage aux artistes de Guelma comme Atika Belezma, Moufida Addes et Ahmed Merzougui. Des artistes qui ont accompagné Mohamed Larbi Bahloul dans certaines pièces. Nous avons aussi honoré Abdelhak Mekhancha appelé aussi El Hakim. Je n’ai jamais connu un lecteur aussi gourmand de livres comme lui. Il était enseignant de philosophie au lycée et à l’université. C’est lui qui a contribué à la découverte de Mohamed- Larbi Bahloul. Abdelhak Mekhancha a toujours conseillé les jeunes artistes. La comédienne Samira Sahraoui a également été honorée. On ne peut pas l’ignorer. Elle est entrée dans tous les foyers algériens à travers la télévision. 

 

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