Guerre contre Ghaza : L’entité sioniste fait de Jénine et de Jabaliya un enfer

23/05/2024 mis à jour: 06:09
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Le bilan de l’agression génocidaire, depuis le 7 octobre dernier, contre la bande de Ghaza, s’est alourdi hier à 35 709 morts et 79 990 blessés. En 24 heures, au moins 62 morts supplémentaires ont été recensés, selon la même source.

L’armée israélienne continue d’essuyer des pertes humaines dans le camp de Jabaliya (bande de Ghaza) et à Jenine (Cisjordanie), où les forces d’occupation mènent depuis plusieurs jours une offensive féroce. Ces tirs concentrés visant Jabaliya et Jénine interviennent sur fond de séisme politique en Israël, provoqué à la fois par la demande du procureur de la CPI d’émettre des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant mais aussi par l’annonce de la reconnaissance de la Norvège, de l’Irlande et l’Espagne de l’Etat de Palestine.

Hier, le raid israélien, qui a débuté mardi sur la ville de Jénine et a fait huit morts, selon le ministère palestinien de la Santé, était toujours en cours. Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé qu’une de ses ambulances avait été la cible, dans la nuit de mardi à hier, de tirs israéliens alors qu’elle tentait de porter secours à un blessé à Jénine, l’un des bastions de la résistance palestinienne. L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que des «personnes non impliquées auraient été touchées au cours d’échanges de tirs».

Selon le ministère palestinien de la Santé, un chirurgien travaillant à l’hôpital gouvernemental de Jénine figure parmi les morts. «Oussayed Jabarine a été tué par des tirs de soldats israéliens alors qu’il se rendait à l’hôpital», a-t-il écrit dans un communiqué. L’agence officielle palestinienne Wafa a précisé qu’un instituteur, Allam Jaradat, et un mineur faisaient également partie des sept morts.

En raison de l’opération israélienne, les écoles de la ville de Jénine et de son camp de réfugiés adjacent ont été évacuées, selon Wafa. Plus tard, des écoliers se sont rassemblés dans une mosquée à l’est de Jénine pour les funérailles d’Allam Jaradat. L’Autorité palestinienne a condamné le raid, affirmant dans un communiqué qu’Israël «tuait des innocents, des médecins et détruisait l’infrastructure des hôpitaux, des villes et des villages palestiniens».

A Ghaza, des dizaines de Palestiniens ont été tués et d’autres ont été blessés hier, dans de nouveaux bombardements israéliens contre diverses zones de la bande de Ghaza, soumise à une agression continue pour le 229e jour consécutif. En effet, l’artillerie de l’armée d’occupation a tiré plusieurs obus sur des maisons dans le quartier de Tal Al Hawa, au sud-ouest de la ville de Ghaza, faisant plusieurs blessés qui ont été transférés à l’hôpital Al Ahly Al Arabi Al Mamadani, a souligné la même source. A Jabaliya, les corps sans vie de six civils ont été retrouvés, après une frappe de missile d’un avion militaire israélien ayant visé une maison dans la région d’Al Falouga.

Al Zawaida et Nuseirat pilonnés, Nahal reprend du service

Au centre de la bande de Ghaza, six Palestiniens ont été tués lors d’un raid israélien à proximité d’une bâtisse abritant des personnes déplacées dans la ville d’Al Zawaida, a également précisé Wafa, relevant que les victimes ont été transférées à l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa, dans la ville voisine de Deir Al Balah. Au sud-est de la ville de Ghaza, les avions de combat israéliens ont lancé une attaque sur le quartier d’Al Zaytoun, faisant au moins deux morts.

L’artillerie de l’armée d’occupation a, en outre, tiré des obus sur les zones sud et nord de la ville de Ghaza, ainsi que sur la zone est du camp de Nuseirat, dans le centre de l’enclave. Au sud de l’enclave palestinienne, plusieurs personnes ont été blessées dans des raids qui ont ciblé une maison à Tal Al Sultan, à l’ouest de la ville de Rafah. Au centre et à l’est de la ville de Rafah, les bombardements de l’artillerie de l’occupation ont repris hier, et des drones militaires ont ouvert le feu sur diverses zones de Rafah, dont le centre-ville.

Il convient de signaler que la brigade d’infanterie israélienne Nahal a repris ses activités militaires dans la bande de Ghaza mardi soir, selon la radio de l’armée israélienne. Le 24 avril, Israël avait annoncé le départ de la brigade Nahal après six mois de combats, pour être remplacée par deux brigades de réserve, a noté qatarie Al Jazeera.

La décision de retirer la brigade a été prise deux semaines après que le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevy, a démis de ses fonctions le commandant de la brigade du commandement sud, dans le cadre d’une série de mesures prises à la suite de l’assassinat par ses forces de sept employés d’un comité international d’aide humanitaire.

Par ailleurs, The Wall Street Journal, citant des responsables égyptiens, a rapporté hier qu’Israël a l’intention de contrôler la frontière entre Ghaza et l’Egypte. «Israël prévoit de prendre le contrôle de la frontière entre la bande de Ghaza et l’Egypte d’ici la fin du mois. L’armée israélienne contrôle environ 70% du corridor de Philadelphie entre Ghaza et l’Egypte», a révélé le journal new-yorkais.

Les provocations d’Itamar Ben Gvir

A Al Qods, la prise d’assaut hier de la mosquée Al Aqsa par le ministre de la Sécurité intérieur israélienne, Itamar Ben Gvir, a vite fait réagir le mouvement Hamas. Cette prise d’assaut de la mosquée Al Aqsa «est un acte agressif» et «ne donnera pas à l’occupation une légitimité sur nos lieux saints», a affirmé le Hamas dans un communiqué repris par Al Jazeera.

Le climat de tension observé et les risques d’escalade en Cisjordanie ont amené le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, à exprimer de vives inquiétudes. «La situation en Cisjordanie s’aggrave, les mesures illégales se poursuivent et la situation est au bord de l’explosion, a-t-il déclaré à Al Jazeera. Les mesures annoncées aujourd’hui par Israël vont dans le sens d’une nouvelle escalade.»

Et d’ajouter : «Nous avertissons que la situation en Cisjordanie est au bord du gouffre et que si la situation explose, le conflit prendra une tournure plus grave. Le gouvernement israélien a des ministres extrémistes et racistes qui poussent à la reprise de la colonisation et à la négation des droits des Palestiniens.

Le gouvernement israélien extrémiste pousse la région vers l’effondrement.» Les déclarations d’Aymen Safadi font essentiellement suite à l’annonce, par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, de l’annulation de la loi de désengagement dans le nord de la Cisjordanie. Une annonce reprise par la radio de l’armée israélienne et qui signifie une reprise des opérations de colonisation.

Le ministre de la Défense israélien a effectivement donné hier des instructions autorisant les Israéliens à se rendre dans un secteur du nord de la Cisjordanie, qui avait été interdit d’accès depuis le désengagement de Ghaza en 2005, et il a indiqué que cette initiative entraînera «le développement des implantations», selon le quotidien The Times of Israël.

Cette levée de l’interdiction pourrait ainsi rendre plus facile l’établissement d’éventuels avant-postes illégaux. Quatre implantations dans la région avaient été évacuées et partiellement démolies il y a 19 ans, au même moment où toutes les implantations israéliennes de la bande de Ghaza avaient été vidées de leurs habitants, et une loi avait été adoptée, interdisant aux citoyens israéliens de se rendre dans ces secteurs, a rappelé le quotidien israélien.

C’est dans ce contexte que l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens UNRWA a annoncé hier la suspension de la distribution de nourriture dans la ville méridionale de Ghaza en raison d’un manque de fournitures et pour cause d’insécurité. Le bilan de l’agression génocidaire, depuis le 7 octobre dernier, contre la bande de Ghaza s’est alourdi hier à 35 709 morts et 79 990 blessés, ont indiqué les autorités palestiniennes de la Santé. En 24 heures, au moins 62 morts supplémentaires ont été recensés, selon la même source.
 

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