Grippe saisonnière et variants du coronavirus : Les spécialistes appellent à la vigilance

14/01/2024 mis à jour: 08:50
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Le groupe consultatif technique de l’OMS insiste sur le maintien du niveau élevé de surveillance

Bien que le ministère de la Santé ait apporté, récemment, un démenti concernant l’apparition en Algérie de prétendus cas de Covid-19, les syndromes grippaux largement signalés poussent des spécialistes à cogiter sur le système de surveillance adopté aujourd’hui par les pouvoirs publics et son efficacité face à la caractéristique mitogène du virus. Une réflexion appuyée par l’alerte récente lancée par l’OMS sur la ténacité du virus de la Covid, même s’il peut passer en partie inaperçu. 

Abordé à ce sujet, le Pr Djamel Bensaâd, épidémiologiste et spécialiste en médecine préventive et chef du service d’épidémiologie à l’hôpital Didouche Mourad de Constantine, n’a pas manqué d’évoquer l’effet dévastateur des premières souches de ce virus, provoquant l’effondrement du capital immunitaire de la population dans le monde. Cependant, cette diffusion massive du virus a permis une mutation sociale et une immunité collective acquise. 

C’est pourquoi, selon le même spécialiste, en aucun cas on ne doit omettre ce vécu, qui est «en nous maintenant», afin de comprendre la réaction et la réactivité des populations, dans le but de prendre les décisions pour freiner cette épidémie. «C’est pourquoi le groupe consultatif technique de l’OMS insiste sur le maintien du niveau élevé du surveillance. 

Ce niveau élevé nécessite beaucoup de moyens, surtout en termes de laboratoires», a déclaré le Pr Bensaâd. Et de mettre sous la lumière «l’effet d’échappement» qui caractérise le dernier sous-variant «EG5», surnommé Eris. Ce phénomène d’échappement s’explique par le fait que «le vaccin mis au point ne sera pas aussi efficace face à cette succession de mutations du virus». 

Pour preuve, il n’y a plus de promotion de vaccins anti-Covid dans le monde. 

Faute de moyens, ajoute notre interlocuteur, l’Algérie doit se fier aux pays leaders dans le monde. Ces derniers sont dotés d’importants moyens de surveillance, permettant de faire des séquençages pour identifier les différentes mutations. «Je cite, à titre d’exemple, la Chine qui a pu identifier 773 séquences, dont 95 classées comme des cas contractés localement et 187 classés comme des cas importés», a-t-il expliqué à propos du niveau élevé de surveillance. 

Et de recommander à la population d’être sur le qui-vive, vu le nombre important d’échanges commerciaux avec la Chine, le mouvement continue de la communauté algérienne en Europe et surtout le nombre de pèlerins enregistrés et leurs contacts avec les populations des autres pays. 
 

Des risques persistent pour les malades chroniques

De nombreux médecins interrogés affirment qu’il n’y a plus de barrières, en l’absence des moyens pour distinguer la grippe des sous-lignées du variant Omicron par exemple. Car, les symptômes sont les mêmes et seule la fatigue musculaire excessive pousse à dire cliniquement qu’il s’agit d’un variant. 

Aujourd’hui, les deux virus cohabitent et seul le test PCR peut les distinguer. Les médecins ne peuvent être alarmistes et recommander à chaque patient «enrhumé» un test PCR, restant dans le syndrome grippal faute d’autres alternatives. Même dans les espaces publics, il n’y a plus de mesures barrières, voire des actes de bonne citoyenneté. Ils sont très rares les gens contaminés qui portent des masques pour protéger les autres. 

Même le gel hydro-alcoolique n’est plus d’usage, sachant que le virus se transmet également par la voie manuportée. 

Le Pr Djamel Bensaâd explique qu’il existe en Algérie une caractéristique épidémiologique. «Il n’y a aucune raison de dire que le virus va disparaître, même s’il ne constitue plus un risque grâce à l’immunité collective. Mais pourquoi s’inquiéter ? 

Nous avons une prévalence du diabète très importante en Algérie, estimée à 14% de la population», a-t-il précisé, sans compter les autres sujets vulnérables à l’instar des personnes âgées, les femmes enceintes et autres malades chroniques. Il a rappelé également que le taux de létalité dans le monde a atteint 1%, soit 6 955 141 décès. 

Dans le cadre de la sécurité sanitaire, les pouvoirs publics sont appelés à maintenir l’état de surveillance, commençant par le financement des laboratoires. «Ils doivent également encourager les masses médias sur le plan financier et continuer de façon itérative de réserver une rubrique de manière régulière pour les inciter à rester dans la sensibilisation. 

Cela bien sûr en insistant sur la qualité de l’information, dans l’objectif de lutter contre la propagande. Cette dernière s’empare du terrain, quand il y a du vide. D’une fake news, cette propagande devient une vérité», a-t-il conclu. 

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