Gouvernement : Nadir Larbaoui dans une course contre la montre

16/11/2023 mis à jour: 03:45
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Le Premier ministre, Nadir Larbaoui, fraîchement désigné à la tête du gouvernement, connaît, depuis mardi, la mission qui lui est confiée par le président Tebboune. En effet, tout en maintenant le même staff gouvernemental – du moins aucune nomination d’un nouveau gouvernement n’est évoquée pour l’instant – le chef de l’Etat lui a tracé une feuille de route assez précise. 

Celle-ci est axée, particulièrement, sur la mise en œuvre de l’ensemble des décisions prises en Conseil des ministres. L’instruction est ferme. Selon le communiqué du Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune insiste sur «l’impératif d’accélérer la mise en œuvre des décisions du Conseil des ministres, qui n’ont pas été concrétisées ou accusant un retard dans leur mise en œuvre». 

Mettant en garde contre l’effet de la non-application des engagements de l’Etat sur les citoyens, le chef de l’Etat a incité les membres du gouvernement «à éviter de donner des promesses exagérées et loin des engagements envers le peuple algérien». 

Il a demandé aussi à l’Exécutif «de maintenir le soutien aux classes vulnérables et moyennes au centre des préoccupations, à travers la préservation du pouvoir d’achat et en plaçant les programmes de logement, toutes formules confondues, parmi les priorités afin de préserver la dignité des citoyens et de faciliter leur vie».

La mission est claire. Le gouvernement Larbaoui est sommé de parachever les chantiers en souffrance, de lancer ceux qui n'ont pas été entamés. Réussira-t-il à relever ce défi, sachant que le temps ne joue pas en sa faveur ? En effet, l’Exécutif ne dispose que, au maximum, de 13 mois, avant la présidentielle de décembre 2024, pour faire le travail voulu par le locataire du palais d’El Mouradia. Il doit donc mettre les bouchées doubles pour tenter d’être au rendez-vous. La tache n’est pas du tout aisée, d’autant que les chantiers sont titanesques. Parmi ces derniers, il y a celui de la lutte contre l’ogre de la bureaucratie, qui résiste à tout changement. 

En dépit de l’effort consenti pour améliorer la qualité des services dans les administrations publiques, le résultat reste en deçà des attentes. Il en va de même pour le chantier de la numérisation, qui peine à atteindre les résultats escomptés ou attendus. De ce chantier stratégique, dépendent d’ailleurs beaucoup d’autres. 

Sur le plan social, la question du pouvoir d’achat est une urgence. Les couches sociales vulnérables et moyennes peinent, depuis des mois, à faire face à la hausse vertigineuse des prix, y compris ceux des légumes secs qui ont grimpé de manière inexpliquée. L’inflation élevée a concerné, selon la dernière enquête de l’ONS, l’ensemble des produits de consommation, à l’exception de ceux qui sont subventionnés par l’Etat (lait en sachet, semoule et l’huile de table). 

Le gouvernement Larbaoui aura aussi de lourdes tâches dans d’autres secteurs, à l’image de l’éducation où les décisions concernant «l’allégement du poids du cartable», «la généralisation des tablettes» et «l’ouverture des cantines scolaires» sont restées sans suite. 

Dans les secteurs des transports et des travaux publics, il reste aussi beaucoup à faire, notamment pour désengorger les grandes villes où les citoyens passent des heures et des heures dans les embouteillages en allant au travail ou en rentrant chez eux. 
 

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