Ghaza toujours sous les bombes : La Nakba sans fin

01/10/2024 mis à jour: 09:58
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Les forces israéliennes, accusées de génocide, mènent une guerre totale contre Ghaza, tandis que la communauté internationale demeure silencieuse.

La Nakba palestinienne n’en finit pas. Le dernier drame en date est survenu hier à l’aube, lorsque des avions de guerre israéliens ont bombardé une école abritant des déplacés à Beit Lahia, dans le nord de Ghaza. 

Deux Palestiniens sont tombés en martyrs, ajoutant à la longue liste des victimes civiles de cette guerre. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, l’école Abu Jaafar, où des familles entières s’étaient réfugiées, est devenue le théâtre d’un nouveau massacre. 

Ce n’est pas un cas isolé : depuis le début de l’agression israélienne à Ghaza, les écoles sont régulièrement ciblées.Parmi les victimes, les journalistes paient un lourd tribut. Depuis le début de la guerre, 174 journalistes palestiniens ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Wafa Ali El Adini, une reporter travaillant pour plusieurs médias anglophones, a été tuée lors d'un raid récent. Son assassinat est un rappel brutal de la violence infligée à ceux dont le rôle est de témoigner et d’informer. Le Bureau des médias de Ghaza a  condamné ces assassinats, dénonçant un ciblage délibéré des journalistes par l’armée israélienne, une tentative manifeste de museler les médias. 

Ces attaques contre la presse ont suscité l’indignation des organisations internationales. Human Rights Watch, dans un rapport publié hier, a appelé à ce que Israël soit poursuivi devant les tribunaux internationaux pour ces crimes. L’ONG a également réclamé des mesures urgentes pour faire cesser le crime de génocide perpétré contre les journalistes et les civils palestiniens.

Cette guerre, qui ravage Ghaza et qui dure depuis un an, laisse une génération entière d’enfants traumatisés, blessés et souvent orphelins. Selon le ministère palestinien de la Santé, près de 17 000 enfants ont été tués depuis le début des bombardements.

 Des milliers d’autres ont été mutilés, blessés par les armes explosives, et se retrouvent handicapés à vie. Avant même cette dernière offensive, la bande de Ghaza comptait déjà 98 000 enfants souffrant de handicaps divers. Aujourd’hui, ce chiffre a explosé. Un rapport d’Human Rights Watch, également publié hier, souligne l’impact de ces attaques sur les enfants handicapés, qui sont les plus vulnérables face à la violence des bombardements et au blocus. 

Selon ce document de 83 pages, ces enfants, qui nécessitent souvent des soins médicaux spécifiques et des régimes alimentaires adaptés, souffrent terriblement des restrictions imposées par Israël sur l’aide humanitaire.  «Les attaques illégales et le refus d’aide (de l’armée sioniste) blessent et traumatisent les Palestiniens dans toute la bande de Ghaza, mais les enfants handicapés sont confrontés à des menaces croissantes pour leur vie  et leur sécurité», a déclaré Emina Cerimovic, directrice adjointe de la division Droits des personnes handicapées à HRW.


Des milliers d’enfants handicapés

Pour ce rapport, HRW a interrogé 20 membres de familles d’enfants handicapés, un enfant handicapé et 13 travailleurs médicaux et humanitaires. Human Rights Watch a examiné les dossiers médicaux de plusieurs enfants handicapés et plus de 50 vidéos et photographies montrant les conséquences des attaques documentées dans ce rapport. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a signalé que des  milliers d’enfants de Ghaza sont devenus handicapés à la suite de blessures  causées par des armes explosives depuis le 7 octobre 2023. 

La malnutrition et la famine frappent particulièrement cette population déjà fragilisée, alors que l’accès aux soins médicaux essentiels leur est quasiment impossible. La grande majorité des Palestiniens de Ghaza ont été déplacés plusieurs fois depuis le 7 octobre, fuyant d’un quartier à l’autre, à mesure que les bombes israéliennes détruisent les maisons, les hôpitaux et les écoles. 


La destruction des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement affecte particulièrement les enfants, en particulier ceux souffrant de handicaps. 

Ces infrastructures vitales étant régulièrement ciblées, l’eau potable et propre se fait de plus en plus rare, accentuant les risques d’épidémies dans un territoire déjà asphyxié par la violence et la pauvreté. Les forces israéliennes, accusées de génocide, mènent une guerre totale contre Ghaza, tandis que la communauté internationale reste silencieuse. «Les autorités d’occupation doivent prendre des mesures immédiates pour mettre un terme aux décès, aux blessures et aux souffrances injustifiées des enfants, en particulier des enfants handicapés», a exhorté Emina Cerimovic, directrice adjointe de la division Droits des personnes handicapées à Human Rights Watch. Elle appelle également les gouvernements à adopter des mesures urgentes pour faire pression sur Israël, afin de garantir le respect du droit international humanitaire, et de mettre fin aux atrocités qui se déroulent sous leurs yeux. Le bilan de la guerre est effroyable. 

Des dizaines de milliers de morts, des centaines de milliers de blessés, des enfants traumatisés à vie. L’agression israélienne a déjà coûté la vie à 41 615 Palestiniens,  laissant 96 359 blessés et plus de 10 000 disparus, ensevelis sous les décombres des bâtiments rasés. Amel Blidi 
 


 

Plus de 177 000 femmes exposées à des risques sanitaires mortels 

L’agence ONU Femmes a déclaré que plus de 177 000 femmes sont confrontées à des risques sanitaires potentiellement mortels dans la bande de Ghaza, où l’armée sioniste mène une guerre génocidaire depuis le 7 octobre 2023. Dans un rapport publié dimanche, ONU Femmes estime que «plus de 177 000 femmes sont confrontées à des risques sanitaires potentiellement mortels, dont 162 000 souffrent ou risquent de développer des maladies non transmissibles (MNT), comme le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires ou l’hypertension, et 15 000 femmes enceintes sont au bord de la famine». Le même document montre que «les femmes enceintes et allaitantes sont confrontées à de graves complications et souffrent d’infections, d’anémie et d’hypertension. Environ 68% des femmes enceintes interrogées ont souffert d’infections des voies urinaires, d’anémie, de saignements ou d’hémorragies».  «Trop de femmes à Ghaza risquent de mourir de complications médicales après des mois sans aucun médicament, un accès limité aux soins et l’absence de traitement pour des maladies graves comme le diabète ou le  cancer. Il est impératif que nous agissions rapidement pour sauver leurs vies. Un cessez-le-feu immédiat et durable, la fourniture d’une aide humanitaire et l’accès aux médicaments et aux services de santé dans toute la bande de Ghaza sont essentiels pour empêcher une nouvelle détérioration de la situation», a déclaré Moez Doraid, directeur régional d’ONU Femmes. 

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