Ghaza entre les obus et les intempéries : Les tentes des déplacés inondées

23/09/2024 mis à jour: 16:51
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Alors que la météo commence à se gâter depuis la fin «officielle» de l’été et l’entrée de l’automne, dans la bande de Ghaza, les intempéries et les pluies diluviennes qui s’abattent sur les camps de déplacés sont devenues un cauchemar pour les habitants de l’enclave assiégée.

 La majorité d’entre eux, faut-il le signaler, végètent sous des tentes et autres abris de fortune qui, aux premières averses, sont inondés. «Premières fortes pluies de la saison à Ghaza aujourd’hui. L’eau traverse un camp surpeuplé et inonde les tentes de fortune où vivent des familles déplacées de force. 

En ce début d’automne, le plastique et le tissu ne suffisent plus à protéger les gens de la pluie et du froid», s’alarme l’UNRWA dans un post diffusé hier sur le réseau X. «Dix minutes de pluie ont suffi pour noyer les tentes. Que se passerait-il s’il pleuvait toute la journée ? Les tentes sont déjà déchirées et ne tiendront pas l’hiver», se plaint une Palestinienne à Deir Al Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, auprès d’un correspondant de l’agence Reuters. Et la jeune femme de marteler : «Nous ne voulons pas de nouvelles tentes. Nous voulons que la guerre s’arrête. Nous ne voulons pas de solutions provisoires en enfer.»


Il y a quelques jours, le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza a lancé un appel de détresse, disant craindre «une vague de fluctuations météorologiques à laquelle la bande de Ghaza sera confrontée dans les jours qui viennent». Il a exhorté les pays arabes et musulmans à agir avec célérité «pour sauver 2 millions de personnes déplacées dans la bande de Ghaza avant la détérioration des conditions météorologiques en hiver». L’office a déploré l’état des tentes qui servent de refuge à la majorité écrasante des déplacés et qui sont «usées». «74% des tentes des personnes déplacées sont devenues inutilisables», a-t-il avancé. 

Des inspections faites par des «équipes gouvernementales d’évaluation sur le terrain» ont constaté que «100 000 tentes sur 135 000 nécessitent un remplacement immédiat et urgent du fait de leur usure», révèle le Bureau des médias. «L’état des tentes abritant les déplacés dans la bande de Ghaza s’est détérioré à cause des déplacements fréquents à l’intérieur de l’enclave, de leur matériau de fabrication (bois, nylon et tissu) et des conditions météorologiques, notamment l’exposition au soleil», explique la même source. Et de prévenir : «La bande de Ghaza est au bord d’une véritable catastrophe humanitaire du fait de l’arrivée de l’hiver et des conditions climatiques difficiles. Par conséquent, 2 millions de personnes se retrouveront sans abri (…) à cause de l’usure des tentes.» 


Hier, l’agence Wafa a diffusé un reportage vidéo témoignant de la détresse de la population déplacée à Khan Younès. Sous le titre «La pluie noie les tentes des déplacés à Khan Younès», le reportage donne à voir des huttes en tissu entièrement inondées par les eaux de pluie et des Palestiniens hagards, pris entre les flots et les obus, surnageant au milieu d’immenses cloaques boueux. M. Benfodil
 

 

 

41 431 morts et 95 818 blessés à Ghaza
Le bilan de la guerre contre Ghaza a grimpé à 41 431 morts et 95 818 blessés, selon un nouveau décompte établi par le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza. La même source précise que 40 personnes ont été tuées et 58 autres ont été blessées en 24 heures, entre samedi soir et hier matin.

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