Le désordre qui s’empare du cadre bâti, particulièrement dans les nouveaux lotissements de la banlieue, renseigne du peu d’intérêt qu’accordent les propriétaires à l’esthétique. Cet aspect étant relégué au dernier plan fait que toutes les agglomérations tombent dans une anarchie indescriptible.
A El Hamiz, dans la circonscription administrative de Dar El Beida, la situation est déplorable. Le constat est plus qu’alarmant. Car ce n’est pas seulement une partie de la ville qui est soumise à la laideur des constructions inachevées, mais c’est toute l’agglomération qui en est imprégnée. Le phénomène n’est pas l’apanage de ces seules localités, mais touche la quasi-totalité des communes de la capitale.
A Heuraoua ( est de la capitale), les responsables locaux affirment qu’en guise de dispositions devant stopper l’avilissement du cadre urbain, un important programme est en cour d’application. Il est question de lancer plusieurs opérations d’embellissement qui toucheront le chef-lieu de la commune et les artères y attenantes. La plupart des édifices publics se trouvant au niveau de la rue principale sont imprégnés d’un style architectural mauresque.
Aux Eucalyptus, les responsables locaux sont confrontés, dans la gestion du tissu urbain, à une anarchie endémique. La disposition incitant les propriétaires de maisons et de commerces se trouvant sur l’artère principale de la ville à prendre soin des devantures et façades de leurs bâtisses ne trouve pas un terrain d’application. «Cette décision a été prise pour contrer l’incivisme de certains propriétaires de bâtisses qui se trouvent sur le boulevard principal de la ville, afin de redonner à cette artère un attrait esthétique. Malheureusement, elle est très peu respectée. Il serait judicieux de durcir son application», confie un responsable au niveau de l’APC, avant d’ajouter : «Nous sommes de plus en plus confrontés, dans le cadre de cette démarche, à l’incivisme de nos concitoyens qui ne contribuent pas à sa mise en œuvre.» La commune des Eucalyptus, qui est devenue au fil du temps un important pôle urbain peine à renouer avec l’organisation. Autant dire que la commune est un immense chantier qui ne cesse de s’agrandir.
Il est à noter que la loi 08/15 du 20 juillet 2008, fixant les règles de mise en conformité des constructions et de leur achèvement, a été instaurée dans le but de permettre le parachèvement des habitations. Grâce à cette régularisation, les citoyens qui auront en leur possession des documents les confortant dans leur position de propriétaires auront accès, entre autres, aux crédits bancaires, ce qui leur donnera la possibilité de finir les travaux de construction. Cependant, le traitement des dossiers de régularisation au niveau des APC et des daïras traîne en longueur et accuse beaucoup de retard. Rappelons que les délais impartis à la régularisation des dossiers de constructions inachevées ont été relancés à plusieurs reprises sans pour autant régler la situation d’une manière définitive.