Avec une matière première de plus en plus rare et coûteuse, l’industrie de l’emballage évolue dans un contexte difficile qui pousse les opérateurs du secteur à se tourner vers l’intégration du papier recyclé dans le processus de production.
Autrement dit, utiliser les déchets comme matière première en investissant dans les centres de collecte. C’est l’ultime recours des industriels de l’emballage après la hausse historique des prix observée au cours de ces trois dernières années sur le marché international.
Général Emballage (GE), leader du secteur en Algérie, donne l’exemple dans ce cadre. L’entreprise, qui importe 100% de ses besoins en papier ondulé avec une facture annuelle tournant autour de 250 millions de dollars, s’est lancée dans ce créneau à travers le déploiement d’une infrastructure dédiée à la récupération.
«La hausse des prix du papier justifie notre projet d’utiliser le papier recyclé», a expliqué hier Feryel Batouche, directrice générale adjointe de GE lors d’un point de presse en marge d’une convention signée avec l’entreprise Merinal versée dans l’industrie pharmaceutique.
La convention de partenariat porte sur le rachat par GE des déchets d’emballage en carton ou papier de l’entreprise Merinal pour les réinscrire dans de nouveaux cycles de production. Et ce, pour un prix allant de 10 à 15 DA le kilogramme.
C’est donc à partir de l’usine de Merinal de Oued Smar que GE alimentera son centre de collecte d’Alger. Un centre qui fait partie de ceux déjà ouverts dans le cadre de son projet de réalisation d’une usine pour papier ondulé. Le projet en question, financé à hauteur de 70% par les banques et 30% par GE et pour lequel BNP Paribas El Djazaïr a débloqué un milliard de dinar s’étale sur trois phases.
La première a été finalisée avec l’ouverture de trois centres de collecte à Alger, Sétif et Oran d’une capacité de 120 000 tonnes par an. Et ce, en plus d’un autre centre adossé à l’usine d’Akbou. Dans une deuxième phase, six autres points ouvriront à Annaba, Constantine, Akbou, Djelfa, Oran et Ouargla d’une capacité de 400 000 tonnes par an.
Et ce, avant de passer à l’ouverture d’une manufacture de papier ondulé dans l’optique d’une production de 350 000 tonnes par an. Pour rappel, le dispoisitf de récupération de déchets papier et carton est en opérationnel chez eux depuis juillet 2017.
«La construction de l’usine de papier pour ondulé va opportunément renforcer le schéma de boucle fermée de l’activité de l’entreprise», a précisé Mohamed Bessa, directeur de communication de GE qui s’est satisfait de la signature de la convention avec Merinal.
Une manière pour les deux sociétés de concrétiser leur engagement dans la mise en place d’une stratégie de développement durable. «Cette convention va permettre aux deux acteurs économiques de mutualiser leurs efforts afin d’optimiser l’utilisation des ressources et d’augmenter leurs cycles de vie», ont indiqué les deux parties, en l’occurrence Feryel Batouche (GE) et Hacene Tiouririne (directeur général adjoint de Merinal).
Et de souligner l’importance de cet engagement de la part de deux entreprises éco-responsables qui ont connu une évolution positive depuis leur lancement en 2002, que ce soit en termes de production, de chiffre d’affaires ou d’effectifs.