Gel des importations des véhicules d'occasion et neufs : Le parc automobile en quête de renouvellement

10/10/2024 mis à jour: 08:57
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Photo : D. R.

Le parc roulant du pays était demandeur de plus de 400 000 véhicules/an avant 2017. Un chiffre bien loin de ce qu'offre le marché actuel, qui a connu environ 180 000 nouvelles immatriculations en 2023 et beaucoup moins en 2024.

Depuis quelques années, le pays fait face à un débat récurrent lié au dossier automobile dans ses grandes lignes, à savoir l'importation de véhicules neufs et d'occasion, la fabrication locale. Le secteur automobile, bien qu'il soit relancé depuis 2023 et après cinq années de privation, n’a pas encore atteint la maturation due à une tension permanente d'une part, pour satisfaire les besoins urgente du marché en l'occurrence la disponibilité de véhicules dans le marché et, d'autre part, développer une réelle industrie automobile locale. Tout cela, dans une conjoncture où les alternatives automobiles peinent à se concrétiser.

Il est de notoriété publique de connaître que les besoins du marché actuel sont bien au-delà de ce qu'offre le secteur. Il faut savoir qu'avant la période du gel imposé sur l'activité automobile, le parc roulant du pays était demandeur de plus de 400 000 véhicules/an. La traversée du désert, qui a duré cinq ans où l'activité automobile était au point mort, a cantonné le marché automobile à tourner avec le marché de l'occasion local. Toutes ces années de disette du « tout neuf » a fait de sorte que les besoins du marché augmentent.

Selon les experts du secteur automobile, le parc automobile actuel, dont la moyenne d'âge est plus de dix ans, nécessite d'être réalimenter par environs 1 million de véhicules neufs. Cette tension, qui s'empare du marché automobile du pays et qui représente un besoin pressant pour les consommateurs algériens, ne s'inscrit pas dans le calendrier des autorités du pays, dont ces dernières ne veulent plus, semble-t-il, faire du dossier de l'importation une priorité. 

Production insuffisante

Aujourd'hui, tout l'intérêt du secteur automobile est tourné vers l'industrialisation en matière automobile où les responsables du pays ont posé les premières bases fondamentales à travers des projets d'usines implantées ça et là, à l'image de l'usine Stellantis (Fiat) à Oran, qui compte à son actif déjà une année d'activité et qui produit deux types de véhicules pour alimenter le marché.

Etant le seul fabricant à l'échelle nationale, le constructeur italien est contraint d'augmenter sa production où il devra produire quelque 24 000 autres véhicules d'ici là la fin de l'année pour atténuer la demande des consommateurs, en attendant que d’autres arrivent sur le marché, à l'instar de Cherry, Geely, Baic, Jac et Kia, dont ces derniers ont donné leur accord de principe pour finaliser leurs chantiers d'usine dans les délais impartis.

Ces futurs acquis, bien qu'ils puissent régler une partie de la demande croissante du marché, ne sont pas la solution urgente. Le volume de production de Fiat revu à la hausse récemment pour les mois à venir ne réglera pas lui aussi la tension sur les véhicules neufs dans la mesure où une partie de cette production consisterait à produire des véhicules utilitaires.

Véhicules -3 ans, cheval de Troie ?

Mais là ce n'est qu'une partie du problème, puisque l'importation de véhicules d'occasion de moins de trois ans, qui a connu une hausse durant le premier semestre de l'année en cours, a été stoppée elle aussi. Les autorités algériennes viennent de suspendre, en vertu du décret exécutif n°23-74, la délivrance des cartes grises pour ces véhicules pour diverses raisons, comme annoncé par l'Association pour la protection et l'orientation du consommateur et son environnement (APOCE).

Cette mesure intervient dans un contexte difficile où le pays fait face à une situation économique difficile marquée par une dévaluation du dinar face à la devise de l'euro qui s'échange à un taux record de 260 DA. Cette donne pourrait expliquer une partie de la suspension de l’importation bien qu’elle n’ait pas encore été officiellement communiquée. D'autres hypothèses sont aussi évoquées concernant l'authenticité et des «problèmes techniques» des véhicules importés.

Un coup sérieux pour les consommateurs si l’on s’en tient aux chiffres qui indiquent qu'en 2023, 9970 véhicules de moins de 3 ans ont été importés, contre 16 592 en 2024 pour des sommes respectives de 142,40 millions de dollars et 243, 88 millions de dollars. En deux ans, l'importation est passée du simple au double.

Entre l'absence de visibilité sur le nouveau quota de véhicules qui n'a que trop duré, la suspension des véhicules d'occasion de moins de trois ans, un marché d'occasion qui obéit à l'offre et à la demande du marché du neuf, le consommateur algérien continue de subir la situation dans un contexte où le parc automobile exige un renouvellement.

 

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