Gardiens de parkings illégaux dans la capitale : Les autorités restent impuissantes à les neutraliser

07/02/2023 mis à jour: 07:05
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Les promesses de régler le problème des parkings sauvages, à travers des projets et des plans, restent, à ce jour, des vœux pieux. Ce phénomène, qui s’assimile à de la mendicité forcée, prend même des proportions alarmantes, à telle enseigne qu’il est devenu une chose banale dans le paysage urbain. Bien des automobilistes, qui ne trouvent plus à quel saint se vouer, n’opposent d’ailleurs plus de résistance face à ces «gardiens de rue». Dans certains endroits, notamment à Alger-Centre, des autoproclamés gardiens de parking n’hésitent pas à demander à leurs «clients», voire à exiger d’eux de ne pas dépasser 15 ou 20 minutes afin de pouvoir rentabiliser davantage leur «commerce». Si dans certaines cités populaires, les résidents des quartiers ne sont pas soumis à l’obligation de payer le gardien de parking, dans bien d’autres agglomérations, les frais de stationnement sont inclus dans les charges mensuelles des familles. «Ils ne m’obligent pas à payer, mais présentent cela sous forme de service, en me réservant une place de stationnement à plein temps», nous explique un père de famille, qui dit préférer payer 1500 DA/mois que de galérer à la recherche d’une place de stationnement. Au quartier du Ruisseau, les parkingueurs ne travaillent qu’avec les étrangers. «Ils n’osent pas demander à un originaire d’el houma de payer», confie un habitant des lieux. Mais cela est loin d’être une règle. Dans des quartiers de la commune de Hydra ou au niveau de l’AADL de Bab Ezzouar, à titre d’exemple, les résidents payent. «Au début c’était 1000 DA le mois, puis ils l’ont augmenté à 2000 DA», raconte un citoyen. Selon lui, ceux qui avaient refusé de se plier à la volonté des parkingueurs illégaux étaient la cible d’actes de sabotage. C’est dire que les capacités de nuisance de ces individus sont telles, que la plupart des citoyens préfèrent éviter les ennuis, en l’absence des autorités publiques. A la rue Larbi Ben M’hidi (ex-rue d’Isly), le projet consistant en l’installation de parcmètres est finalement tombé à l’eau. Cette opération, qui était en phase expérimentale, a finalement été abandonnée. Elle consistait en le paiement d’un droit de stationnement de 50 DA l’heure, ce qui devait être bénéfique pour les automobilistes et pour l’APC. Actuellement, des agents en gilet, pour certains d’entre eux, assurent le gardiennage et l’organisation du stationnement pour 100 DA la place. Tout compte fait, la modernisation et l’organisation du stationnement ne sont pas pour demain, en l’absence de plans adaptés et d’une vision claire pour régler ce problème, qui pourrit la vie des habitants et des visiteurs de la capitale. Pourtant, la loi est claire. L’exercice de ce métier nécessite une autorisation délivrée par l’APC. Même avec une autorisation, il est rare de voir un gardien de parking respecter ses engagements envers l’APC et la circulaire ministérielle régissant l’activité de gardiennage des parkings.

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