La galerie d’art London de Biskra abritera jusqu’au 10 décembre une exposition de peinture posthume intitulée «L’Art, pour ne pas oublier», signée par le défunt artiste peintre Mohamed Dernouni.
Décédé en décembre 2023 à Biskra, à l’âge de 56 ans des suites d’une maladie, le regretté Mohamed Dernouni a laissé derrière lui une imposante collection de tableaux. Ainsi, cette exposition de peinture colorée a pu être organisée grâce aux membres actifs du bureau local de l’Union nationale des artistes algériens (UNAA), en coordination avec la direction de la culture et des arts.
L’artiste peintre et plasticien Mohamed Dernouni était professeur de dessin dans le deuxième palier de l’enseignement national à Biskra. Il était connu que pour sa simplicité et pour son talent incommensurable pour les arts plastiques. Il avait ce don pour la sublimation et la pulsion artistique. Il était toujours à l’écoute de ses proches, de ses amis et de ses élèves.
Né à Batna, le regretté artiste Mohamed Dernouni cumulait 34 ans au service de l’enseignement et beaucoup plus d’années dans le dessin et la peinture. Il se plaisait à exposer ses œuvres dans sa ville natale et un peu partout en Algérie, à chaque fois que l’occasion lui était donnée. Ses travaux ne laissaient pas indifférents les visiteurs et les membres du jury de certaines manifestations artistiques locales, lesquelles lui accordaient souvent des prix et des récompenses bien mérités.
A travers cette présente exposition de peinture «L’Art, pour ne pas oublier», les potentiels intéressés pourront faire un voyage initiatique en découvrant les grandes étapes artistiques de Mohamed Dernouni. On y retrouve plusieurs thèmes et styles artistiques. La représentation de la ville des Zibans était omniprésente dans ses travaux. Quant à sa palette, elle oscillait entre les couleurs chaudes et les couleurs froides.
Lors du vernissage, l’artiste peintre-sculpteur et président du bureau de Biskra de l’UNAA, Nourredine Tbrha, a appelé «les plus hautes instances du pays, responsables de la culture et des arts ou des mécènes et des férus d’arts picturaux, à valoriser le travail des artistes et à acquérir cette collection de tableaux qu’il lègue à la postérité et à les inclure et inscrire au patrimoine national. Il serait dommage de les voir mangés par la poussière et décrépir au vu et au su de tous».
Pour l’artiste peintre Djahida Haoudef, Mohamed Dernouni était un plasticien engagé, au travail artistique authentique avec une empreinte personnelle et très recherchée. Elle affirme que l’artiste est certes mort mais ses œuvres sont encore là. C’est parce qu’il n’y aura plus jamais de nouvelles réalisations, qu’elle lance un appel aux intéressés pour acheter ses œuvres. «Soyez, dit-elle, comme ceux qui ont élevé la valeur de leur culture, de leur identité, de leur patrimoine.
Soyez les porteurs d’une œuvre d’art et l’accompagner à travers le temps, à travers les mémoires, à travers l’histoire. Soyez un acteur actif pour construire avec un acte consolidé de transmission. Soyez conscient que l’argent part mais la valeur reste. Et même si une œuvre d’art n’est pas dans vos moyens, vous pouvez toujours être un vecteur positif qui portera l’idée jusqu’aux âmes sensibles, généreuses et conscientes qu’on ne peut consolider une nation que par sa culture.»