Les syndicats autonomes de la Fonction publique ont décidé de surseoir à toute action de protestation jusqu’à la rentrée sociale.
Cette alliance composée de plus d’une vingtaine de syndicats a observé les 26 et 27 avril dernier une grève nationale de deux jours pour exprimer «la colère des travailleurs» confrontés à une détérioration inégalée du pouvoir d’achat, tout en n’excluant pas la possibilité de radicaliser leur mouvement.
A l’appui de ce débrayage, ces syndicats ont soulevé la nécessité de porter la valeur du point indiciaire à 100 DA, la mise en place d’un Observatoire national de protection du pouvoir d’achat, l’ouverture du dossier de la réglementation des indemnisations pour revoir les subventions et primes et l’indexation des primes de zone sur le nouveau salaire principal en lieu et place du salaire de base remontant à 1989.
Hier, ces syndicats ont rendu public un communiqué sanctionnant leur dernière réunion consacrée à l’évaluation de cette action de protestation qu’ils qualifient de «réussie», que ce soit sur le plan politique ou syndical. Ils ont également discuté des perspectives, appelant dans ce sens les syndicats à tenir leurs conseils nationaux en prévision d’une éventuelle escalade «dans le cas où le gouvernement ne répondrait pas d’ici là favorablement à leurs revendications».
Mais pour l’heure, ces organisations n’ont pas voulu perturber les examens de fin d’année. Seulement, ils tiennent le gouvernement pour «responsable» quant à la situation sociale désastreuse des salariés et des ouvriers, non sans l’exhorter à la prise en charge de leurs revendications afin , disent-ils, d’éviter «l’explosion de la situation, devenue menaçante pour la paix sociale».
Selon Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, et membre de cette intersyndicale de la Fonction publique, «il n’était pas question pour nous de perturber cette fin d’année scolaire marquée par les divers examens.
D’autant plus qu’une grève en ce moment n’aura aucun impact. Nous avons le sens des responsabilités et nous pensons que d’ici la prochaine rentrée sociale, le gouvernement pourra honorer ses engagements.»
Lors de cette réunion, ces syndicats ont signifié leur attachement à leur plateforme de revendications (pouvoir d’achat, loi sur les retraites, loi sur la santé, la protection sociale et les libertés syndicales).
Dans ce cadre, ces syndicats ont mis le doigt sur la nécessité de trouver des solutions à la chute du pouvoir d’achat en «repensant» la politique salariale dans sa globalité afin, selon eux, de parvenir à une «répartition équitable de la richesse nationale».