Financement du secteur public : La contribution des banques privées reste faible

28/11/2023 mis à jour: 07:54
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Photo : D. R.

Le bilan de la BM fait ressortir une «importante décélération» du rythme de progression des crédits accordés par les banques privées.

Même si les  crédits à l’économie ont connu une augmentation (+3,3%) en 2022 par rapport à la forte baisse (-12,4%) de 2021 passant de 9792,1 milliards de dinars (mds DA) à  10112,3 mds DA, la part des banques publiques est restée prédominante avec 89,1% contre une contribution de 10,9% pour les banques privées.

Globalement, l’encours des crédits accordés au secteur public par le secteur bancaire a atteint à fin  2022, 4350,7 mds DA contre 4144,2 mds DA en 2021, soit une hausse de 5% et un fort  recul de 28,5% à fin 2021.

Ainsi, sa part dans le total du crédit est de 43%. A noter principalement que les banques publiques ont garanti au cours de cette période la quasi-totalité du financement direct au secteur économique public (99,4%) et leur part dans le financement du secteur privé a atteint 75,2% à fin 2022.

Les  chiffres de la Banque d’Algérie (BA) contenus dans son dernier rapport sur la situation politique et monétaire du pays pour 2022 viennent appuyer le constat du chef de l’Etat, Abdelmadjid  Tebboune, dressé à l’occasion des  journées sur l’entrepreneuriat.

En plus d’être   à l’origine d’une bonne partie des financements de l’économie, les banques publiques appuient fortement le secteur privé tout en finançant en parallèle le secteur public.  Et ce, avec des crédits qui se sont élevés au cours de cette période à 4323,4 mds DA contre 4124,8 mds DA à fin 2021, soit une hausse de 4,8%.

Aussi, ce type de crédits accordés par les banques privées a enregistré une hausse de 40,2% pour atteindre un encours de 27,3 mds DA à la fin   de l’année 2022 contre 19, mds DA en 2021. En dépit de cette hausse, «la contribution des banques privées au financement du secteur public reste très faible comparativement aux banques publiques», relève la BA. Par ailleurs, les crédits bénéficiant au secteur privé se sont chiffrés à 5761, mds DA à fin 2022 (5647,9 mds DA fin 2021), soit une croissance  de 2,0%.

La part du secteur privé dans le total des crédits a ainsi atteint  57%, dont 10,8% aux ménages contre 57,7%, dont 10,2% aux ménages, une année auparavant. Sur ce montant, les crédits accordés au secteur privé par les banques publiques se sont établis à 4 330,4 mds DA (4 243,7 mds DA en 2021), soit une augmentation de 2,0% contre 3,67% de hausse une année auparavant.

Le bilan de la BM fait ressortir  par ailleurs une «importante décélération» du rythme de progression des crédits accordés par les banques privées. Comment ? «Avec un montant de 1431,2 mds DA contre 1404,2 mds DA enregistrés l’année précédente et une part de 24,8% du total des crédits accordés au secteur privé, les banques privées ont enregistré  une hausse de 1,9% contre 8,6% en 2021», explique la BA. Ce qui montre l’importance de l’effort à faire pour inverser cette donne.

Aussi, après une baisse de 15,2% une année auparavant, les crédits octroyés à l’économie par les banques publiques ont faiblement augmenté de 3,4% à fin 2022, atteignant 8653,8 mds DA contre 8368,5 mds DA une année auparavant.

De ce fait,  leur part dans le total s’est stabilisé à 85,6% à fin 2022. Les  crédits octroyés à l’économie par les banques privées ont de leur côté enregistré une hausse de 2,5% après les  8,8% de 2021. Ils se sont établis ainsi à 1458,5 mds DA (1423,6 mds DA en 2021), leur part dans le total est de 14,4% à fin 2022 (14,5% en 2021).

La BA a, par ailleurs, souligné l’impact du retard accusé dans le développement du marché boursier sur la diversification des sources de financement de l’économie. «En l’absence de marché financier développé, les crédits directs, à fin 2022, prédominent avec 96% de l’encours des crédits distribués au secteur public», indique le rapport.

Et de préciser dans ce sillage que l’encours des obligations d’entreprises et autres institutions représentent 4%. Pour le secteur privé, la totalité de leur financement en 2022, comme en 2021, a été assuré par les crédits directs.

Par maturité, les crédits octroyés à court terme représentent 38,6% du total des crédits contre 36,4% à fin 2021. Les crédits octroyés à moyen et long terme sont de l’ordre 61,4% des crédits, dont 14,5% à moyen terme et 46,9% à long terme à fin 2022, contre 15,1% à moyen terme et 48,5% à long terme à fin 2021.

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