Financement des micro-entreprises : Finabi pour la transformation de l’Anade en société de capital investissement

17/07/2024 mis à jour: 19:50
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L’Anade a décidé de reprendre le financement des projets sous certaines conditions - Photo : D. R.

Les entreprises financées seront plus crédibles sur le marché car elles ont un associé public qui offrira une certaine garantie aux clients et fournisseurs. Le cabinet conseil souligne par ailleurs que cette méthode de financement permettra à l’Anade de délivrer un label pour élargir les avantages fiscaux sur cette nouvelle base.

Deux mois après l’annonce de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) ex-Ansej de reprendre le financement de projets sous certaines conditions, le cabinet conseil Finabi propose la transformation de cette agence en société de capital investissement (SCI) pour financer les micro-entreprises.

Autrement dit, Finabi propose un mode de financement similaire à celui des start-up. Estimant que le risque d’échec et de défaillance reste significatif si le modèle de financement reste similaire à celui de la période antérieure, Finabi conseille l’Anade, à l’issue d’une analyse approfondie, de plaider pour l’adoption du modèle de l’Algerian Startup Fund au profit des micro-entreprises.

Il s’agit à travers cette nouvelle forme de financement suggérée de «réduire les risques et éviter les défaillances et les collusions de la période précédente». Ce changement permettra, selon Finabi, d’améliorer la gouvernance de l’Anade et d’assurer un financement plus sain des projets.

«L’Anade détiendra une partie du capital donc elle participera dans le management des sociétés financées et un transfert de savoir-faire dans le domaine financier et managérial sera réalisé entre l’Anade et les managers des entreprises financées», explique Finabi avant de poursuivre : «Le financement sera islamique car l’Anade prendra une part du capital dans les sociétés financées (moud araba). L’entrepreneur avec son travail et l’Anade avec ses ressources financières».

Autre avantage : les entreprises financées seront plus crédibles sur le marché car elles ont un associé public qui offrira une certaine garantie aux clients et fournisseurs. Le cabinet conseil souligne par ailleurs que cette méthode de financement permettra à l’Anade de délivrer un label pour élargir les avantages fiscaux sur cette nouvelle base.

«Le risque de détournement des actifs est marginal car l’Anade sera propriétaire et toutes les décisions seront prises en Assemblée générale des actionnaires», poursuit Finabi. Via ce changement, l’Anade aurait le statut de SPA puisque c’est l’une des conditions de la SCI. Ainsi, toute décision serait prise en Assemblée générale (AG).

Toujours concernant les avantages à tirer d’un tel changement, «les ressources financières de l’Anade, filiale des banques spécialisée dans le capital investissement pourront être améliorées», selon Finabi. Comment ? «En incorporant les allocations chômage économisées grâce aux emplois créés par les entreprises financées par ce dispositif», explique Finabi.

A la lumière de tous les éléments développés dans cette analyse, il reste à connaître quelle faisabilité pour une telle transition. Sachant qu’une SCI intervient via une prise de participation en capital, dans des entreprises généralement non cotées, pour financer leur démarrage, leur croissance, leur transmission ou leur survie pour une sortie au bout de quelques années soit une sortie royale (via la Bourse) ou en cédant la place à une autre SCI notamment, cette technique de financement qui a vu, pour rappel, le jour en Algérie en 1991 par la création de la Finalep sied-elle à l’Anade dans les conditions actuelles ?

La question reste posée en attendant une analyse plus approfondie et l’écho d’une telle proposition chez les pouvoirs publics appelés à faire face à des demandes de financement importantes au cours des prochaines années. 
 

 

 

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