Fin des pré-congrès du FLN : Baadji sera-t-il le candidat du parti ?

09/10/2023 mis à jour: 00:04
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Photo : D. R.

Entamés le 29 septembre, les pré-congrès du Front de libération nationale (FLN) ont été achevés ce samedi. Il s’agit de la dernière étape avant la tenue du 11e congrès, prévu les 29, 30 et 31 octobre courant. L’organisation de ces congrès de wilaya est une halte importante pour l’avenir du parti, car elle permet, particulièrement, l’élection des congressistes et l’enrichissement des documents devant définir la future ligne de conduite de cette formation politique.

Ces pré-congrès ont été encadrés par des superviseurs parmi les cadres du parti, qui, pour rappel, ont tenu une réunion avec le secrétaire général du FLN, Abou El Fadhl Baadji. Ce dernier leur a donné des instructions pour, notamment, l’ouverture d’un débat avec les délégués congressistes en vue d’enrichir et d’amender les divers documents et résolution devant être présentés et approuvés par le congrès, il était aussi question du respect du calendrier arrêté par la direction nationale.

Des consignes qui semblent avoir été respectées, puisque le patron de l’ex-parti unique n’a pas manqué de «féliciter» les superviseurs des congrès de wilaya. Il a souligné, dans ce contexte, que le «prochain congrès permettra de mettre de l’ordre au sein du pays, lequel est appelé à jouer convenablement son rôle».

Seulement à la veille de l’organisation de ces assises, la commission de discipline du parti a exclu un certain nombre de sénateurs et d’autres élus, dont Ahmed Kharchi, vice-président du Conseil de la nation, Ahmed Latifi, chef du groupe parlementaire à la Chambre haute, ainsi que Samir Zoubiri, sénateur de Bouira, et Nadjia Djilali, présidente de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) d’Alger.

Pour beaucoup d’observateurs, le 11e congrès du FLN démarre mal, puisque cette campagne d’exclusion suscite le mécontentement des cadres et des militants de la base. Pour rappel, le conflit opposant ces derniers au secrétaire général Baadji remonte au mois de juin 2023.

«Purge»

Si pour la direction, ces exclusions visaient à «assainir» les rangs du FLN des élus ayant piétiné les textes et règlement régissant le parti, pour les concernés, il s’agit bel et bien d’une «purge» en prévision des prochaines assises.

Protestant contre ces radiations, des sénateurs menacent de boycotter les travaux du 11e congrès. Dans un communiqué rendu public, ils ont expliqué que «le parti continue de patauger dans une guéguerre interne, marquée par des divisions et des exclusions arbitraires ayant ciblé les meilleurs cadres du FLN». Selon les rédacteurs du texte, les dernières exclusions «ne sont aucunement justifiées». Ils exigent à cet effet, «l’annulation des décisions prises à l’encontre des cadres exclus et la participation de tous les cadres ayant la qualité de congressiste à ce rendez-vous». Les sénateurs réclament également un «congrès  unificateur et rassembleur».

En guise de réponse, les responsables de l’ex-parti unique ont exhibé «une autre liste de sénateurs qui adhérent à leur démarche». Aujourd’hui, la question qui se pose est de savoir si les cadres exclus vont prendre part à ce 11e congrès ? Un cadre du FLN qui a requis l’anonymat répond par «oui». «Tous les cadres exclus seront présents à ce congrès.

Pensez-vous que M. Zoubiri, un pilier du FLN, reste en marge de ces assises ou encore M. Kharchi, qui est un cadre et militant de souche, soit absent de ce congrès tant attendu ?» lance ce cadre qui reste, par ailleurs, persuadé que  Abou El Fadhl Baadji, désigné au poste de secrétaire général à l’issue d’une réunion extraordinaire du comité central du parti pour seulement une période de six mois, qui a été largement dépassée, ne sera pas réélu à la tête du FLN. «Baadji ne fait pas l’unanimité. Il a cassé le parti et son départ est à l’ordre du jour. Aujourd’hui, nous voulons un candidat du plus large consensus», tranche-t-il. 

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