Son commissariat informe les troupes souhaitant y participer de faire acte de candidature avant le 25 mai en fournissant une captation de son spectacle en vue de sa sélection au programme de la manifestation.
Suite à cela, les compagnies, dont les spectacles auront été sélectionnés, seront avisées quinze jours avant le début du festival. Concernant le palmarès de la manifestation, il comporte cinq prix, dont le plus important, celui du meilleur spectacle, est doté de 120 000 DA. Ceux de la meilleure mise en scène et du meilleur texte sont récompensés chacun par 70 000 DA. Si pour la premier, il n’existe pas de malentendu, par contre, pour ce qui est du texte, il en est un à lever définitivement. En effet, nombre d’artistes, demeurant à une conception du théâtre comme genre littéraire, s’en tiennent aux qualités littéraires du texte plutôt que dramaturgiques.
Cette perception aujourd’hui dépassée dans le monde, a en outre perduré en Algérie en raison du durable règne du théâtre-récit sur les scènes nationales. Les prix du meilleur marionnettiste et celui du jury sont dotés chacun d’un montant de 40 000 DA. Pour rappel, celui du meilleur marionnettiste a été institué de façon à valoriser la manipulation de la marionnette de façon que ses mouvements et ses postures soient expressives à la manière d’un comédien sur scène à travers son expression corporelle.
En effet, dans le théâtre de marionnettes dans notre pays, le retard est tel dans cet art que les marionnettistes se contentent d’agiter dans tous les sens la marionnette, tablant sur les dialogues pour rendre intelligibles les actions et les intentions des personnages. Pis, dans l’affaire, tout ce qui est effet sonore (musique et bruitages) ou lumineux, costumes, etc. est perdu de vue, remplacés généralement par le recours à un narrateur. Si à certaines éditions, la manipulation des marionnettes a atteint des niveaux appréciables, en d’autres, elle a été nulle, la spectacularité des représentations ayant été évacuée.
C’est dire combien le ministère serait bien inspiré d’organiser des stages de formation au profit des arts de la marionnette comme il le fait pour le théâtre d’acteur et le cinéma. A cet égard, le maigre, voire très maigre budget, accordé au festival permet à peine de l’organiser. Quant à inviter une ou deux troupes étrangères pour que les marionnettistes locaux se frottent à eux et échangent avec eux, cette éventualité n’est même pas envisageable en l’état des lieux.
Par ailleurs, il faudrait qu’au ministère, on réalise que si effectivement la marionnette ne mange pas et n’a pas besoin d’un lit pour dormir, le marionnettiste lui en a besoin pour vivre et créer. A cet égard, le budget du festival est tel qu’il n’admet à concourir que les troupes dont la composante ne dépasse pas cinq membres.
En outre, la question de la participation se pose pour les compagnies qui n’auraient pas été récompensées. Car, sur quelles ressources peuvent-elles compter pour compenser le manque à gagner ? Pis, même les troupes dont les spectacles auront été primés, ne rentreraient pas dans leurs frais.
En ce sens, la professionnalisation du théâtre de marionnettes demeurera une vue de l’esprit. Il n’y a que les amateurs, ceux qui ne vivent pas de cet art, qui peuvent accepter un traitement aussi minorisant de la part du ministère de la Culture et des Arts.
Récemment, des marionnettistes parmi les plus en vue se sont réunis à Annaba pour établir un état des lieux. Dommage, ils n’ont pas jugé utile de communiquer sur les résultats de leur rencontre.