Féminicide : Une femme égorgée avant la rupture du jeûne à Aïn M’lila

26/03/2024 mis à jour: 00:05
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Photo : D. R.

Une tragédie a frappé la ville de Aïn M’lila, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi. Wafaa Z., une jeune femme de 24 ans et mère d’un nourrisson de trois mois, a été égorgée par son époux âgé de 20 ans. Ce meurtre brutal, survenu au 7e jour du mois de Ramadhan, est le huitième cas de féminicide signalé cette année.

Ce nouveau crime est recensé par la page «Féminicides Algérie» de Facebook avec les mots suivants : «Wafaa Z. n’est pas juste un nom dans une liste macabre, elle avait une histoire, une vie, et surtout elle avait un avenir, ainsi qu’un enfant à élever. Originaire de la ville d’El Kantara, dans la wilaya de Biskra, Wafaa était diplômée de l’enseignement secondaire.

Durant son mariage avec son agresseur, qui a duré un an et demi, leur relation était tumultueuse, marquée par la violence. Ils ont même failli divorcer à deux reprises dans l’espoir de mettre fin à leur relation conjugale.»

Le couple s’était remis ensemble une semaine avant le drame. Celui-ci est survenu juste avant l’appel à la prière du Maghreb, lorsque l’époux violent a de nouveau agressé Wafaa, dont les cris ont résonné dans tout le quartier. Les voisins sont hélas intervenus trop tard, découvrant le corps sans vie de la jeune femme.

Trois jours après avoir commis cet acte impardonnable, l’agresseur est décédé d’une attaque cérébrale, comme l’ont rapporté les médias locaux. L’époux violent serait, selon des proches de la victime, accro aux drogues, un problème auquel sa famille était confrontée sans pouvoir y remédier. «Certains médias ont tenté de justifier ce crime en évoquant le chômage et les pressions sociales pesant sur l’agresseur.

Cependant, le divorce n’est pas une honte, et Wafaa avait le droit de vivre. Elle a lutté, elle a enduré les souffrances infligées par son mari, mais personne n’est intervenu pour mettre fin à son calvaire», précise la page «Féminicides Algérie», soulignant : «Le féminicide ne peut être excusé, et chaque perte est une tragédie pour la société tout entière.

Wafaa Z. ne sera pas oubliée. Son histoire doit servir de rappel brutal de la nécessité d’agir contre la violence conjugale et de soutenir les victimes, avant qu’il ne soit trop tard.» Il est à souligner que depuis le début de l’année 2024, la page «Féminides Algérie» a recensé une série de féminicides, témoignant d’une violence insidieuse et persistante à l’égard des femmes dans le pays.

Ces actes abominables ont coûté la vie à plusieurs femmes, laissant dans leur sillage des familles déchirées.Le 21 janvier 2024, à Mostaganem, Nawal Cherifa T., une jeune femme de 30 ans et mère d’un enfant, a été cruellement assassinée par son ex-conjoint âgé de 45 ans. L’agresseur l’a poignardée à plusieurs reprises avant de la frapper sauvagement avec un marteau.

Ce n’était malheureusement pas le seul acte de violence perpétré ce jour-là, puisque le même individu a également mis fin à la vie des parents de son ex-conjointe et de leur fils.

Le même jour, à Mostaganem toujours, une autre femme, Hafida, a connu un sort similaire des mains de son beau-fils, qui l’a également poignardée et frappée avec un marteau.

Quelques jours plus tard, le 24 janvier 2024, à Sétif, Zahia B., épouse B., a été assassinée par des inconnus, apparemment lors d’un vol. Puis, le 29 janvier 2024, à Alger, Nesrine G., une assistante médicale de 25 ans, a été victime de l’obsession d’un harceleur âgé de 37 ans, qui l’a poignardée de manière répétée, lui ôtant ainsi la vie de façon brutale.

Le 26 janvier 2024, à Boumerdès, c’est Narimane B., une mère de quatre enfants, qui a été tragiquement assassinée par son conjoint. La liste macabre continue avec le cas de Loubna M., une élève de seulement six ans, assassinée le 6 février 2024 à M’sila par le cuisinier de son école, qui a commis l’impensable en poignardant une enfant innocente.

Le 8 mars 2024, à Tipasa, Djamila F., âgée de 47 ans, a été tuée chez elle par un intrus, qui l’a attaquée avec un couperet, ajoutant ainsi un autre nom à la liste des victimes de cette terrible vague de féminicides.

Il est important de noter que ces cas de féminicides ne représentent qu’une fraction de la réalité, car de nombreux autres incidents restent non signalés ou non recensés. Le nombre réel de femmes tuées dans de telles circonstances est probablement bien plus élevé, mettant en lumière la nécessité urgente d’actions concrètes pour lutter contre cette violence systémique à l’égard des femmes en Algérie.

 

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