Face a la spéculation sur les prix : Le ministère de l’Agriculture ordonne «d’inonder le marché en légumineuses»

19/09/2023 mis à jour: 05:31
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Photo : D. R.

Le ministère de l’Agriculture a ordonné de mettre de grandes quantités de légumes secs sur le marché de «manière urgente et à des prix fixes».

Ordre a été donné d’«inonder» le marché national des différentes légumineuses ou légumes secs. C’est un communiqué du ministère de l’Agriculture, rendu public hier, qui annonce cet appel «urgent» afin de mettre fin à la situation de pénurie ou de mauvaise gestion de l’approvisionnement des marchés. Le ministère ordonne donc de mettre de grandes quantités de légumes secs sur le marché de «manière urgente et à des prix fixes», précise le communiqué sanctionnant une réunion ayant regroupé le ministre Henni avec des directeurs de 52 coopératives des céréales et des légumineuses au niveau national, et en présence du secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) et du directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).

Ce dernier a, rappelons-le, hérité, depuis le mois de février 2023, de l’exclusivité de l’importation de ce type de produits. Une hausse des prix a été constatée dans les commerces suite à l’interdiction aux opérateurs privés d’importer les légumes secs. Pour un meilleur contrôle des prix et dans une note datant du 30 juillet dernier, l’OAIC avait fixé les prix officiels des légumes secs et du riz au niveau de ses points de vente agréés, pour les entreprises, les grossistes, les détaillants et les consommateurs.

Ainsi, l’OAIC avait fixé le prix du pois chiche pour le consommateur final à 380 DA le kilo, celui des lentilles et haricots blancs à 280 DA et le riz à 160 DA le kilo. Un manque d’approvisionnement au niveau des commerces a toutefois été constaté par le consommateur final, notamment sur les lentilles, les haricots secs ou le riz. Une situation qui a poussé même le président Tebboune à réagir en appelant à lutter contre «la isaaba» des légumes secs et la spéculation des prix. La sortie aujourd’hui du ministère de l’Agriculture, et à la veille de la dernière semaine du mois de septembre, appelant à inonder le marché de légumineuses, montre que le marché a eu du mal à s’adapter aux nouvelles dispositions pour la régulation de la vente des légumes secs.

«Quantités considérables»

«Le ministre a donné des instructions strictes à tous les directeurs portant sur la nécessité d’inonder le marché national en légumineuses, de manière urgente, et travailler en coordination avec les directeurs des services agricoles, les services du commerce et les services compétents, pour approvisionner tous les opérateurs économiques et les industriels, commerçants de gros et commerçants de détail, par des prix fixés à travers tous les points de vente», indique le même communiqué. Cette intervention du ministre fait suite à des données de l’OAIC sur une abondance des légumineuses au niveau de l’Office. Le ministère assure de la disponibilité de «quantités considérables et suffisantes» de légumineuses et de riz.

Outre l’approvisionnement du marché en légumes secs, la réunion au niveau du ministère de l’Agriculture était aussi consacrée aux préparatifs de la campagne labours-semailles de la saison 2023/24 intervenant dans un contexte de «changement climatique, une hausse des températures et le stress hydrique dans certaines régions du pays», souligne le même communiqué. Les conditions climatiques compliquent davantage la réalisation de l’objectif d’autosuffisance alimentaire, notamment en matière de céréales. L’Algérie continue de dépendre des importations en la matière. Alors qu’elle arrivait, il y a quelques années, à produire le blé dur destiné à sa propre consommation, l’Algérie, en sus d’être un grand importateur de blé tendre, a augmenté ses achats de blé dur étranger. 

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