Face à la progression continue de la demande interne d’énergie : Le défi de la rationalisation

25/02/2025 mis à jour: 02:48
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Pour accompagner cette hausse de la consommation, le secteur de l'énergie s'emploie à accroître les capacités de production, selon le ministère de l’Energie et des Mines - (Photo : dr)

La nécessité de rationaliser la consommation d'énergie tout en augmentant les investissements énergétiques, et en investissant dans les énergies nouvelles, telles que l'hydrogène vert et l'énergie solaire, ont été les principales directives  données au gouvernement par le président de la République, lors du dernier Conseil des ministres. 

Les instructions du Président incitent le gouvernement à adopter «un  nouveau mode de régulation et de contrôle,  à lutter contre le gaspillage,  tout en  préservant  le pouvoir d'achat des citoyens en matière de consommation de l'énergie,  à travers une vision globale, à court et moyen terme, voire à long terme».

Les orientations visant à préserver les potentialités énergétiques du pays et éviter les déperditions interviennent dans un contexte de progression continue de la consommation interne d'énergie qui a  atteint 55 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), au cours des neuf premiers mois de 2024,  selon les chiffres les plus récents communiqués par le ministère de l’Energie et des Mines. 

Une hausse qui ne cesse d’augmenter au fil des ans,  soutenue par l'augmentation de la consommation intérieure de tous les produits énergétiques, électricité, gaz et dérivés pétroliers. La part de la consommation de gaz naturel en Algérie représente, à elle seule, 40% de la consommation globale d’énergie, contre 30% pour l’électricité, 22% pour les produits pétroliers et 5% pour le GPL.  

Pour accompagner cette hausse de la consommation, le secteur de l'énergie s'emploie à accroître les capacités de production, selon le ministère de l’Energie et des Mines,  qui indiquait, il y a quelques mois, que le groupe Sonelgaz a porté sa capacité de production électrique à environ 26.000 mégawatts en 2024. Cela a permis de porter le taux de raccordement à l'électricité à 99% à l'échelle nationale, tandis que le taux de raccordement au gaz a atteint 70%, selon la même source .

La consommation de gaz tirée par les ménages et le tertiaire

En ce qui concerne les efforts visant à réduire les pertes énergétiques sur les réseaux de transport et de distribution de l'électricité, le ministère souligne une baisse «significative» au cours des dix dernières années, le taux étant passé de près de 15% en 2016 à 8% en 2024. 

Pour participer à cet effort de rationalisation de la consommation, la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) a lancé, récemment, une grande campagne nationale pour sensibiliser à la rationalisation de la consommation énergétique, à l'effet de préserver les ressources énergétiques du pays. Selon le bilan énergétique national du ministère de l'Energie et des Mines. 

Pour 2023, la consommation nationale d’énergie est passée de 69,9 Mtep en 2022 à 72,2 Mtep en 2023, soit une hausse de 3,3%,  tirée par la hausse de la consommation finale qui occupe une part de 75%. 

Le bilan indique une  hausse de 2,1% de la consommation finale d’énergie totalisant 54,2 Mtep, tirée essentiellement par les produits pétroliers de (5,1%), l’électricité (3,8%) et le GPL (5,7%).  S’agissant de la répartition de la consommation finale par produit, le gaz naturel représentait, durant l’année, la part la plus importante (35%), suivi par l’électricité (31%) et enfin les produits pétroliers (27%).  

Il est à noter que la consommation des ménages, des tertiaires (bâtiments administratifs, hôpitaux, hôtels et écoles) et du secteur agricole représente 66% de la consommation nationale de gaz naturel. 

Le bilan établi par le ministère, pour l’année 2022, indique que 66% de la consommation de gaz du pays ont servi à couvrir les besoins annuels des secteurs des ménages, tertiaires et de l'agriculture. Le secteur de l'industrie représentait, pour sa part, 33% de la consommation finale de gaz naturel, soit 4,85%  destinés à la production de GPL. 

La consommation interne de gaz avait enregistré une hausse de 5% par rapport à 2021. Pour faire face à cette progression, l’Etat a débloqué un montant de 260 milliards de dinars pour la mise en œuvre du programme de rationalisation de la consommation de l’énergie à un taux de 10% selon le plan intérimaire qui s'étend de 2023 à 2030, avait  indiqué à l’APS le DG de l’Agence nationale de développement de l’utilisation et rationalisation de l’énergie (Aprue).

Le programme élaboré à cet effet comprend plusieurs activités et projets touchant le secteur de l’habitat en tant que secteur qui consomme le plus d'énergie, soit de l’ordre de 46%, suivi des secteurs des transports et de l'industrie. 

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