C’est l’histoire d’une femme qui se bat pour maintenir sa famille sous un toit et vivre dignement comme tous les autres citoyens algériens. Atteinte en 2019 d’un AVC, qui lui a causé des séquelles invalidantes, Samia Bardi, une femme courageuse, médecin à la retraite, trouve difficilement les mots pour décrire la vie qu’elle mène depuis qu’elle a été expulsée par décision de justice du logement de fonction qu’elle occupait avec son ex-mari et ses trois enfants.
«Le 2 octobre 2023, j’ai été expulsée définitivement par la force publique suite à une décision de justice, du logement de fonction que j’occupais au niveau de l’établissement pénitentiaire de Hamadi Krouma dans la wilaya de Skikda, où j’exerçais comme médecin ; un logement qui a été attribué en tant que logement social par l’OPGI dans le cadre du quota de la wilaya à mon ex-mari, qui travaillait au même établissement comme agent de rééducation, alors que moi, j’ai rejoint cet établissement comme médecin en 1997», rappelle Samia Bardi.
Cette dernière ne manque pas de noter qu’elle a exercé dans cet établissement durant les moments pénibles de la décennie noire. Les ennuis commencent en juin 2023 pour cette dame qui a divorcé avec son ex-mari en 2011, et vivant dans ce logement que le ministère de la Justice a décidé de récupérer. «Je me suis retrouvée à la rue avec mes trois enfants. Nous avons été expulsés par la force publique. On n’avait plus où aller, si ce n’est l’aide d’un bienfaiteur qui nous a assurés un lieu d’hébergement, une solution qui demeure provisoire en attendant de trouver un logement. Après l’AVC qui m’a affectée, je subis des séquelles invalidantes ; j’ai saisi toutes les autorités, y compris le médiateur de la République, mais sans résultat jusqu’à ce jour», poursuit-elle.
Le cas de Samia Bardi a fait le tour des réseaux sociaux à Skikda, suscitant un formidable élan de solidarité de la part des associations et des citoyens qui ont fait écho de sa situation, tout en multipliant les démarches auprès des autorités de wilaya, afin de trouver une solution à une famille qui vit dans des conditions difficiles.
«Grâce à ce mouvement de solidarité, j’ai été reçue en audience au mois d’octobre par la wali de Skikda, Mme Houria Meddahi, qui m’a proposé une formule que j’ai acceptée ; seulement depuis cette entrevue, il n’y a pas eu de mesures concrètes, et j’attends toujours qu’on trouve une solution à mon problème et qu’on me soulage de mes souffrances surtout que l’hiver approche, et je ne peux pas vivre encore longtemps dans cette situation mes enfants et moi», a-t-elle déclaré. La balle est actuellement dans le camp des autorités de la wilaya de Skikda.