Costumes et accessoires ou éléments de décor utilisés dans les productions théâtrales meublent depuis la semaine dernière le grand hall et les travées du Théâtre régional d’Oran. Cette initiative, prise par l’actuel directeur Mourad Senouci, vise à donner au visiteur des lieux une occasion de se pencher, de manière originale, donc non conventionnelle, sur l’histoire de ce théâtre.
Les objets exposés renvoient à des travaux qui ont fait le prestige de cette institution et couvrent toute la période allant des années 1960/1970 à nos jours. Certains sont plus anciens que d’autres mais tous racontent une histoire liée à une pièce, à un metteur en scène ou à un comédien. «Nous offrons aux visiteurs qui le souhaitent la possibilité d’enfiler un costume de son choix pour se prendre en photo», explique, à titre illustratif, le directeur du TRO qui trouve dans cette démarche une bien meilleure façon de susciter de la curiosité en se mettant dans la peau des différents personnages qui ont défilé sur les planches depuis tout ce temps.
L’idée est d’autant plus intéressante qu’en général, les portraits des comédiens qui les avaient utilisés sont accrochés juste à côté. Ainsi, au dessus de la fameuse machine à écrire, dont les crépitements ont résonné pendant longtemps dans la pièce El Khobza de Abdelkader Alloula, trône le portrait de Mohamed Adar, comédien fétiche de l’époque, devenu, entre temps, un auteur et metteur en scène à son tour. L’élément le plus imposant concerne sans doute l’accessoire représentant la partie avant, grandeur nature, d’une voiture et utilisé dans la pièce El Azeb, l’une des dernières productions du TRO. C’est déjà une très bonne chose d’avoir sauvegardé ce patrimoine scénographique pour ne pas dire décoratif et c’en est une autre de l’avoir mis à la disposition du public.
C’est un échantillon car on imagine aisément que le fonds est plus riche. Il faut garder à l’esprit qu’en dehors des objets acquis tels quels, sans doute chinés dans les brocantes, certains sont de véritables œuvres d’art car façonnés par des mains d’artistes.
Un autre travail consiste à identifier tous ces éléments à travers des fiches techniques. «Chaque élément sera doté d’une fiche explicative comprenant tous les renseignements liés à son usage, l’année de son introduction l’œuvre pour laquelle il a été conçu ou acquis, etc.», ajoute le même responsable.
Une autre idée avancée consiste à retrouver des photos d’archives montrant en situation les objets en question. A noter que le TRO est ouvert aux visites durant la journée, avant les représentations et c’est aussi une manière de susciter le désir de voir des pièces, la saison étant propice.