Etablissement hospitalier de Didouche-Mourad (Constantine) : Des professeurs hospitalo-universitaires dénoncent un marasme

26/02/2022 mis à jour: 00:48
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Cinq professeurs hospitalo-universitaires de l’hôpital de la ville de Didouche Mourad, dans la wilaya de Constantine, dont des chefs de service, ainsi que des syndicalistes du SNAPAP réclament l’intervention des autorités compétentes pour mettre un terme à ce qu’ils qualifient «d’anarchie» régnant dans l’établissement depuis des années.

Il s’agit précisément des professeurs des services de la médecine interne, de la chirurgie générale, du SEMEP et du laboratoire général. 

Le représentant des plaignants qui a pris attache avec El Watan, affirme que plusieurs dépassements et dysfonctionnements d’ordre médical et de gestion ont été relevés dans l’établissement avec la passivité de la direction. 

Cette dernière, selon ses dires, refuse d’éradiquer le problème à la source. «Les problèmes sont provoqués par une personne désignée dans un post à l’administration. 

On avait toujours passé l’éponge, mais ce qui nous a conduits à agir est le bien du malade. En tant que chefs de service, on n’a pas voulu nous taire face aux dépassements médicaux et dans le fonctionnement, l’ingérence dans le travail des médecins-chefs, les conflits provoqués au sein des services et la mauvaise prise en charge des malades. Cela, sans oublier le manque de respect à l’égard des chefs de service. 

C’est inadmissible d’accepter cette situation», a expliqué l’un des professeurs concernés. Et d’affirmer que même le conseil médical est absent, ne tenant que trois réunions au cours de l’année écoulée. Notre interlocuteur souligne également que même pour l’admission d’un malade à l’hôpital, il faut avoir l’autorisation de l’administration au lieu de celle des médecins. Le plaignant parle de «l’absence de toute concertation entravant la réunion des conseils médicaux par tous les moyens, alors que des décisions sont prises au niveau administratif à l’encontre des instructions de la tutelle et sans consultation des professeurs».

 Plus explicite, il dira : «Suite aux instructions de la tutelle, tous les services doivent reprendre leurs activités de coutume. Malheureusement, à l’EH de Didouche Mourad, le service de chirurgie est toujours dédié à la Covid, avec à peine une dizaine de malades. 

C’est inadmissible avec la décrue de la contamination, sachant que l’activité de chirurgie est déplacée dans un espace dans le service gynécologie. Non seulement on fait fi du conseil médical, mais on va à l’encontre des décisions ministérielles». 

Notre interlocuteur fait savoir également que le service de la médecine interne fonctionne seulement à 30 %, au lieu de l’orienter à la prise en charge de la Covid. Il indique que le DSP s’est réuni avec eux la semaine écoulée, et jusqu’à présent, aucune mesure n’a été décidée par l’administration. Par ailleurs, la section syndicale du Snapap de l’établissement dénonce l’abus de l’administration. «La direction refuse la tenue de notre assemblée générale depuis 2018. 

On a eu recours à la justice et on a eu gain de cause. Mais le DG refuse toujours d’accepter une section syndicale SNAPAP, contrairement à d’autres syndicats», a fulminé le SG de la section syndicale SNAPAP de l’hôpital de Didouche. Les professeurs et le syndicat du Snapap ont menacé, à travers une lettre adressée au DSP et dont El Watan détient une copie, d’aller vers l’escalade si leurs revendications ne sont pas concrétisées. 

L’administration rejette les accusations 

«Devrais-je trouver la solution le jour même de la réunion qui a duré trois heures ?», s’est interrogé Abdelhamid Bouchelouche, directeur de la santé et de la population de Constantine (DSP) en réponse aux accusations des plaignants. 

Et de préciser qu’en réalité il s’agit d’un problème entre professeurs. «Nous avons pris en charge tous les problèmes liés au travail et j’ai demandé au DG présent lors de la séance de les régler, surtout ceux relatifs à la covid, au personnel et au dossier médico-administratif. Mais ces professeurs demandent le changement de la DAPM, qui est professeure et leur confrère aussi. Sachant que les DAPM sont désignés par les autorités dans tous les établissements en tant que coordinateur covid. 

Cela sans oublier que la semaine passée, on avait 16 malades covid, au sein de cet hôpital», a-t-il déclaré. Et de renchérir: «Pour revenir à leurs revendications, j’ai convoqué la personne pointée du doigt pour avoir sa version et clarifier les choses. Il s’agit de problèmes personnels, pour ne pas dire autre chose. Lors de la réunion, je n’ai pas constaté quelque chose de grave, on parle de parkings et autres. Et le problème numéro 1 est lié à la covid, coordinateur covid et chef de service covid. 

On s’est mis d’accord pour l’ouverture du service de la médecine interne pour la prise en charge des cas covid.» Pour sa part, le directeur général de l’EH de Didouche Mourad Abdelkrim Ben M’hidi a rejoint les déclarations du DSP, concernant l’engagement pour la prise en charge du volet lié à la covid. 

Confiant, il a tenu à préciser : «Je n’ai aucun problème d’ordre de gestion ou autre. D’ailleurs on a été félicité par les autorités pour notre engagement durant la pandémie. Je ne vois pas de quels graves dépassements parlent-ils ?

 Pour ce qui est du SNAPAP, j’ai une décision de la justice interdisant la création d’une section syndicale, depuis une année, vu que l’établissement de Didouche a un statut particulier. Jusqu’à présent, je n’ai pas une autre décision judiciaire qui annule la première. J’ai encore une fois déposé une plainte contre eux auprès du tribunal correctionnel et l’affaire est en cours.» 

Par ailleurs, nous avons appris que suite à une demande d’audience de leur part, les professeurs protestataires ont été reçus, mercredi dernier, par le Secrétaire général de la wilaya de Constantine pour exposer leur problème. 

Estimant que la situation n’est pas si banale, particulièrement en termes d’exploitation du service de la chirurgie pour les cas covid, le SG a convoqué toutes les parties concernées où des décisions ont été prises sur place. 

Parmi ces mesures, on retiendra que l’hôpital de Didouche Mourad ne sera plus un centre covid à partir de cette semaine. Une information qui a été confirmée par la direction du même établissement. 

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