Analysant les causes de l’instabilité récente du marché pétrolier, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz Ben Salman déclare que les prix à terme de l’or noir, actuellement en vigueur, ne reflètent pas les fondamentaux sous-jacents de l’offre et de la demande, ce qui pourrait obliger l’Opep et ses alliés à resserrer leur production lorsqu’ils se réuniront le mois prochain pour examiner les objectifs de production de l’Opep+.
Le ministre saoudien de l’Energie, a précisé dans un entretien à Bloomberg, que la volatilité «extrême» et le manque de liquidité signifient que le marché à terme est de plus en plus déconnecté des fondamentaux et que l’OPEP+ pourrait être contrainte de réduire sa production. «Les marchés papier et physique sont devenus de plus en plus déconnectés», a-t-il déclaré en réponse aux questions de Bloomberg. «Etre témoin de cette récente volatilité néfaste qui perturbe les fonctions de base du marché et sape la stabilité des marchés pétroliers ne fera que renforcer notre détermination», a-t-il ajouté.
«D’une certaine manière, le marché est dans un état de schizophrénie, ce qui crée une sorte de marché yo-yo et envoie des signaux erronés à des moments où une visibilité et une clarté accrues et des marchés qui fonctionnent bien, sont plus que jamais nécessaires, pour permettre aux acteurs du marché de couvrir et gérer efficacement les énormes risques et incertitudes auxquels ils sont confrontés», souligne encore le responsable saoudien.
A la question de savoir si l’OPEP+ allait réagir face à cette situation, le représentant du chef de file de l’Opep déclare : «Au sein de l’OPEP+, nous avons connu un environnement beaucoup plus difficile par le passé, et nous en sommes sortis plus forts et plus cohérents que jamais. L’OPEP+ a l’engagement, la flexibilité et les moyens dans le cadre des mécanismes existants de la Déclaration de coopération pour faire face à ces défis et fournir des orientations, y compris la réduction de la production à tout moment et sous différentes formes, comme cela a été clairement et à plusieurs reprises démontré en 2020 et 2021».
Le ministre saoudien explique en outre que l’organisation et ses alliés commenceront prochainement à travailler sur «un nouvel accord au-delà de 2022» qui s’appuiera sur les expériences, réalisations et succès antérieurs : «Nous sommes déterminés à rendre le nouvel accord plus efficace qu’auparavant.»
Il est à savoir que les contrats à terme de référence sur le pétrole brut ont chuté de plus de 20% depuis début juin, en raison des inquiétudes concernant les perspectives de l’économie mondiale et de la possibilité que davantage de pétrole iranien arrive sur le marché.
Hier, les contrats à terme sur le Brent ont nettement réduit leurs pertes après les déclarations du ministre saoudien en s’affichant à plus de 97 dollars le baril, après avoir chuté à près de 92 dollars lors de séances précédentes.