Est-il intéressant d’acheter une voiture électrique en Algérie ? Les véhicules électriques ont des coûts d’utilisation inférieurs par rapport aux voitures à propulsion thermique conventionnelle, car la recharge est moins chère que le plein d’essence ou de gasoil.
Dès lors, même si le coût initial des véhicules électriques est généralement plus élevé, leurs frais de consommation d’énergie inférieurs ainsi que les incitations gouvernementales prévues en faveur de leur utilisation en font une option plus économique à long terme. L’Algérie compte instaurer des incitations financières comprenant des primes pour l’achat de véhicules électriques.
Ces mesures de soutien à l’achat de véhicules électriques, qui seront consacrées dans la prochaine loi de finances, ont été proposées par l’Agence nationale de la promotion de la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue). Ces mesures prévoient des remises pouvant aller de 300 000 à 500 000 DA par véhicule électrique acheté.
Cette remise sera financée par le Fonds national pour la maîtrise de l’énergie. Le nouveau cahier des charges portant sur l’activité de fabrication de véhicules en Algérie oblige les constructeurs à fabriquer 15% de véhicules électriques dans leurs usines en Algérie. Le groupe Sonelgaz s’est fixé comme objectif d’installer 1000 bornes de recharge d’ici 2025. L’implantation de ces bornes de recharge a déjà commencé en attendant leur mise en service.
A l’échelle du pays, les véhicules électriques permettent de réduire la facture des importations de carburant, qui absorbent une part importante des devises étrangères.
En Algérie, la facture d’importation de carburant, dont le prix est subventionné, a fortement baissé à près de 300 millions de dollars par an. Cette baisse a été rendue possible grâce à une forte hausse de la production locale de carburant dans les raffineries ces dernières années. Les voitures électriques peuvent aussi constituer une opportunité qui permettra à l’Algérie de passer du rôle d’exportateur de minerais bruts au statut de producteur et d’exportateur de batteries pour voitures électriques.
Une stratégie axée sur l’encouragement de la production locale de batteries et de véhicules électriques pourrait permettre d’engranger une valeur ajoutée bien plus importante. La Chine a affiché sa volonté d’implanter une usine de batteries lithium-ion en Algérie.
Enfin, il faut se rendre à l’évidence que les voitures électriques ont aussi des inconvénients. Les constructeurs automobiles vantent les avantages de leurs modèles électriques en affirmant que ce sont des véhicules «zéro émission». Pourtant, le mode de propulsion électrique n’émet certes pas de gaz à effet de serre (CO2), mais pour certains défenseurs de l’environnement, la pollution est juste délocalisée dans les pays qui fabriquent les batteries équipant la plupart des voitures électriques qui sont composées à 80% de nickel, à 15% de cobalt, à 5% d’aluminium, mais aussi de lithium, de cuivre, de manganèse, d’acier ou de graphite.
Des militants écologistes estiment que pour obtenir ces précieux composants, les usines de fabrication de batteries sont contraintes d’user de méthodes qui polluent les sols. Mais, globalement si l’on tient compte de la phase d’utilisation qui n’émet aucun gaz polluant, le solde du bilan écologique est nettement meilleur pour les véhicules électriques.