Bonne nouvelle pour les détenteurs du bac n’ayant pas pu poursuivre leurs études universitaires ! Grâce à l’expérience acquise dans la vie professionnelle, les concernés ont la chance enfin d’obtenir un diplôme universitaire dans leur domaine de compétence.
Cela sera possible dès la mise en application du projet InProve ((Initiation du processus de validation des acquis de l’expérience) par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’est ce qui a été affirmé hier par les participants aux journées de clôture du projet en question à l’université M’hamed Bougara de Boumerdès.
Une manifestation a été marquée par la participation d’un panel de professeurs venus de diverses universités algériennes et française, de représentants de la Forem ainsi que du PDG du groupe Arches, Jean-Paul Lefèvre. «InProve est un projet structurel national qui a été lancé en novembre 2019 dans le cadre du programme Erasmus+ Capacity Building. Il a été financé par l’UE pour un montant de près d’un million d’euros.
Son importance réside dans le fait qu’il permet de valoriser les acquis de l’expérience dans l’enseignement supérieur dans notre pays», explique le Pr Boudou Mohamed, directeur du bureau Erasmus+ Algérie. Selon lui, ce partenariat scientifique a permis au pays depuis 2014 de bénéficier de 24 projets pour un montant de 26 millions d’euros.
«En Algérie, l’accès au travail et l’évolution dans les carrières professionnelles sont déterminés, principalement, par l’obtention de diplôme. Par conséquent, la non-possession de diplôme devient souvent un frein à l’évolution professionnelle et entrave la carrière de nombreux Algériens.
C’est dans ce contexte que le projet Inprove est né, afin de répondre à la demande des autorités algériennes qui s’interrogent sur l’opportunité de mettre en place des dispositifs permettant la validation des acquis de l’expérience (VAE). L’objectif est de rapprocher les universités algériennes du monde du travail en établissant une correspondance entre les formations et les compétences à travers la mise en place de la VAE», précise-t-on dans une plateforme dédiée à la mise en œuvre du programme.
Le projet a été élaboré grâce à la collaboration de plusieurs partenaires. Du côté algérien, on retrouve le ministère de tutelle ainsi que les universités de Boumerdès, Blida, Guelma, Oum El Bouaghi, Mostaganem et Tlemcen. Du côté européen, il y a l’université de Montpellier (gestionnaire du projet), l’université de Perpignan, l’université de Porto ainsi que le Forem et le groupe Arches.
Des formations à forte employabilité
Le coordinateur du projet, Mohamed Nadjib Kazi-Aoual, parle de 15 formations qui sont concernées dans un premier temps par le projet, une moyenne de deux licences pour chaque université. Il est prévu aussi un master en génie pétrolier à Boumerdès, en gestion durable de déchets et procédés de traitement à Blida et dans le domaine de l’efficacité énergétique dans le bâtiment résidentiel et tertiaire.
«Le choix s’est porté sur des formations innovantes à forte employabilité», a-t-il précisé, ajoutant qu’Inprove s’inscrit dans le cadre de la continuité du projet Coffee finalisé en 2019 avec le lancement de 17 nouvelles formations à finalité d’employabilité élevée. «Les diplômes qui seront délivrés aux postulants sont les mêmes que ceux qu’on remet aux autres étudiants. Les candidats auront quand il faut des mémoires et des soutenances à faire et doivent justifier leurs compétences devant un jury spécialisé», a-t-il expliqué.
Le Pr Tairi, vice-recteur à l’UMBB, affirme que tout est fin prêt pour la mise en application du nouveau programme. «On attend juste les textes de loi pour commencer», dit-il, soulignant que cette nouvelle approche pourra être développée progressivement et touchera d’autres franges, telles que les détenteurs de bac UFC ou les élèves ayant échoué à l'examen du bac mais qui ont une longue expérience et des compétences avérées dans leur domaine.
En effet, le but du projet est de valoriser les savoir-faire techniques spécifiques à chaque secteur professionnel. Cette approche a déjà été appliquée dans le secteur de la pêche et de la formation professionnelle, ce qui a permis à de milliers d’artisans d’obtenir des diplômes et des attestations de formation. A noter enfin qu’une plate-forme définissant les modalités et les conditions d’application du projet a été mise en ligne récemment par l’université de Tlemcen.