Environnement : Fazia Dahleb expose les projets prioritaires

31/01/2024 mis à jour: 03:33
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Fazia Dahleb, ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables - Photo : D. R.

Fazia Dahleb, ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, a exposé hier, lors de son passage au forum d’El Moudjahid, les projets phares inscrits dans le programme de son département et la politique du pays dans les domaines du changement climatique, de l’économie circulaire ainsi que la transition énergétique.

Elle a abordé dans ce contexte plusieurs sujets d’importance stratégique, tels que «l’économie circulaire, qui est liée à la question du changement climatique, et celle des énergies renouvelables».

Quels sont les projets urgents mis en chantier ? «Vous me donnez l’occasion de parler d’un dossier d’importance nationale, la question de l’économie circulaire relève de plusieurs thématiques de l’environnement et celle de la gestion et le traitement des déchets. Savez-vous que la loi de l’Algérie relative au traitement et la gestion des déchets date de 2001, aujourd’hui toutes les économies mondiales des grands pays se sont intéressées à donner une valeur économique aux déchets.

Nous avons ouvert un grand chantier aujourd’hui sur lequel nous nous sommes basés : revoir la loi-cadre sur les déchets pour intégrer donc un grand principe qui est celui de l’économie circulaire», met-elle en exergue.

Un grand chantier a été enclenché, à savoir finaliser la préparation de la stratégie nationale de gestion des déchets, à l’horizon 2035, qui a inscrit un principe fondamental qui «vise à lancer en Algérie, à grande échelle, le tri et la valorisation du déchet».

Par ailleurs, Mme Dahleb rappelle que l’Algérie a ratifié la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992. Au sein de cette convention, l’Algérie a pris des engagements. Le premier engagement consiste «à communiquer sur les réalisations en matière de changement climatique».

La convention exige au pays qui l’a ratifiée de réaliser un inventaire national des émissions. «Je suis fière de vous dire que suite à la ratification de cette convention, nous avons réalisé un inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, qui s’est étalé sur une période de 30 années, donc de 1990 à 2020, et dans lequel nous avons associé les principaux secteurs.

Vous avez le secteur de l’énergie, comme vous le savez, qui est responsable de la majorité des émissions émises. Cet inventaire a également subi une analyse d’assurance qualité par le secrétariat de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques en février 2003», annonce-t-elle. Ainsi, l’Algérie a assuré sa transparence au niveau international sur cette question.

La ministre poursuit : «On est en train de préparer le cadre de transparence renforcée que nous allons soumettre en décembre 2024.» L’Algérie a pris aussi des engagements dans le cadre des accords de Paris en octobre 2016 : réduction de 7% des gaz à effet de serre d’ici à 2030, avec ses propres capacités et moyens, un taux qui pourrait atteindre 22% si elle arrivait à bénéficier de l’aide financière et technologique nécessaire.

En fait, les émissions en Algérie ne représentent pas grand-chose, avec moins de 1% des émissions mondiales. Ce qui lui donne le droit de demander des financements internationaux après avoir prouvé que le pays ait aussi subi plusieurs impacts du changement climatique.

«Nous avons demandé un financement pour le climat afin d’aller vers l’élaboration du Plan national d’adaptation (PNA) au changement climatique du pays, dans ce plan, nous allons travailler avec les secteurs concernés, nous avons eu un financement 3 millions de dollars pour réaliser ce plan qui va aider le pays à augmenter sa résilience face aux changements climatiques», assure la ministre.

L’actuelle démarche consiste à travailler avec tous les départements ministériels concernés par la question de l’économie circulaire. L’Algérie produit 13,5 millions de tonnes /an de déchets ménagers.

On avait 3000 décharges sauvages et plus de 2000 ont été éradiquées. «Le gisement de matières valorisables est énorme alors que nous ne récupérons et valorisons que 10 % de ce gisement national, estimé à 92 milliards de dinars en 2019, qui est passé à 151 milliards de dinars et à 207 milliards en 2022.» 

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