Entre assistance et relance

14/10/2023 mis à jour: 19:30
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La présentation depuis mardi devant l’APN de la Déclaration de politique générale du gouvernement a donné lieu à des interventions des députés ayant dans leur grande majorité, comme l’ont relevé les journalistes présents aux travaux, fait état des préoccupations premières des citoyens et de leurs attentes en matière d’amélioration de leurs conditions de vie et de leur pouvoir d’achat. 

Les parlementaires ont dressé le même constat et préconisé les mêmes réponses drastiques, un traitement symptomatique, à savoir la lutte contre la bureaucratie, la corruption et la spéculation. La question essentielle est de savoir quelle démarche globale imprimer à court et moyen terme pour rehausser d’une manière probante le niveau de vie de la population.

 Les parlementaires ont beaucoup insisté sur l’exigence de contrôle et même d’administration des prix des produits de large consommation, et autres aides publiques, en invoquant et en convoquant régulièrement le «caractère social de l’Etat».

 Cette donnée ne souffre d’aucune contestation, étant inscrite dans les textes fondateurs de l’Algérie indépendante. Pour sortir de l’ornière de la vulnérabilité sociale et de l’assistance permanente, il y a urgence à considérer les dossiers autrement que sous le seul angle de la subvention et du contrôle rigoureux de la part du département du Commerce. La réponse se trouve parfois dans les questionnements des députés, dont l’un a appelé à «résoudre le problème des prix des voitures face à une offre faible». 

En somme, le véhicule est plus rêvé que construit. Pas seulement dans le secteur automobile, le défi de la production n’est pas suffisamment mis en avant, alors que les appels à régenter les prix sont invariablement réitérés. 
 

La proximité des parlementaires avec la société réelle devrait les amener à relativiser l’impact des mesures visant à réglementer les prix, dans le contexte de la «faible offre». Pour ne citer que le cas des viandes, des bouchers seraient contraints de fermer boutique au cas où leur marge se réduirait d’une façon intenable, ce qui accentuerait l’indisponibilité d’un produit indispensable à l’équilibre alimentaire. 

Les citoyens qui paient cher certains fruits et légumes ne sont en réalité pas excessivement outrés par cette situation, sachant que ces produits ont été acheminés depuis des localités distantes d’un demi-millier de kilomètres. «Nous ne produisons pas !» pourraient-ils reconnaître. Le directeur du commerce local peut être envoyé au front ou remplacé, cela ne changera rien à la problématique soulevée par le député évoquant le cas épineux du marché des voitures. 

La si bien nommée «agriculture vivrière» a disparu des traditions non sans grands dommages. Le sujet a été quelquefois abordé dans des débats dans les assemblées locales, dans l’optique de fixer les populations dans leurs milieux, avant de céder définitivement la place aux programmes de logements introduits contre toute logique dans des sites naturels ayant la seule vocation agricole, parfois touristique. 

En plus d’aider à la lutte contre les feux de forêt, un Fonds de développement des zones de montagne, réclamé naguère par des élus, peut insuffler un début d’activité économique permettant de concevoir un meilleur destin social pour les populations. 

En lieu et place de se perdre dans des équations aussi insolubles comme celle de garantir «l’équité dans la politique sociale» les parlementaires peuvent réaffirmer leur présence et leur contribution dans les commissions mises en place dans les wilayas, afin de mettre en œuvre de concert avec l’administration et les élus locaux un véritable plan de relance de tous les secteurs d’activités, en enrayant précisément la bureaucratie et en favorisant l’investissement productif.

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