Enterrement de Noureddine Saoudi : Adieu l'artiste

06/07/2024 mis à jour: 07:57
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Dans une ambiance des plus émouvantes, le domicile de Noureddine Saoudi a été assailli, dès les premières heures de la matinée, par une foule nombreuse, venue se recueillir à la mémoire du défunt - Photo : D. R.

L’illustre chantre de la musique andalouse Noureddine Saoudi a été inhumé, jeudi, au cimetière d’El Kettar, sur les hauteurs du quartier de Bab El Oued, à Alger.

Décédé tragiquement dans un accident de moto, mercredi 3 juillet 2024, sur la route de Tipasa, Noureddine Saoudi a été inhumé, jeudi, devant une foule nombreuse.

Sa famille, ses amis, ses fans sont venus nombreux rendre un dernier hommage à cette grande figure de la musique andalouse et de la recherche scientifique algérienne. Il s’est attelé pendant plusieurs décennies à donné le meilleur de lui-même pour la culture algérienne. Pointilleux et exigeant à la fois, Noureddine Saoudi a laissé dernière lui un legs inestimable et des mélomanes dévastés par sa mort subite.

Dans une ambiance des plus émouvantes, le domicile du défunt a été assailli, dès les premières heures de la matinée, par une foule nombreuse, venue se recueillir à sa mémoire. Dévastés par la mort de l’être cher, les présents avaient du mal à contenir leurs larmes. Un silence pesant et lourd à la fois renseignait sur la profonde affliction des uns et des autres.

Des témoignages élogieux n’ont cessé de tarir sur cet homme qui a marqué de part sa voix sublime de ténor et sa touche de jeu. 
Le cimetière El Kettar a accueilli un déferlement humain sans précédent.

En effet, le cimetière avait du mal à contenir une autre foule qui est venue grossir les rangs. La famille universitaire et artistique était au grand complet. Beaucoup d’anonymes ont tenu également à être présent pour dire un dernier adieu à l’un des illustres fils de l’Algérie. Parmi les nombreux présents citons, entre autres, Abdelkader Chaou, Hamidou, Djaffer Gacem, Farid Benyaa…

Noureddine Saoudi a, certes, tiré sa révérence mais la mémoire de cet érudit demeurera éternelle. Visionnaire et poète comme il était, dans son dernier post, il apporte une réflexion des plus prémonitoire sur le temps. «Le temps passe et nous accompagne, il passe à travers nous, nous précède, nous dépasse, nous oppresse souvent, nous apaise parfois lorsque nous sentons des ondes clémentes dans la tourmente de la vie. Insaisissable entité éthérique, celle d’une abstraction qui gère nos vies mais qui ne peut être quantifiée, même si nos angoisses lui ont donné forme et durée.

Le temps file, coule nous transporte dans une folle chevauchée, nous emporte dans ses tourments et dans celles de nos propres contradictions. D’escale en escale, de phrase en cycle, nous le symbolisons et le matérialisons à travers les changements qu’il opère en nous et que seuls nos yeux arrivent à distinguer en lui, donnant même des haltes.

Vue de l’esprit. Le temps est toujours une entité abstraite qui cueille les âmes à vivre un laps de temps, le temps de l’homme, un clignement d’œil, un battement d’ailes pour les déposer dans les escales qui sont les leurs, en honorant les termes, inscrits dans leur propre finitude, il s’élance ensuite sans s’arrêter vers la vérité des infinis, dans une farandole sans fin, vers le temps de Dieu», avait-il écrit de sa plume élégante.
 

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