Les universités resteront, à partir de cette rentrée 2023-2024, ouvertes jusqu’à 22h. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient d’instruire l’ensemble des recteurs et des chefs d’établissements universitaires pour veiller à l’application de cette décision.
Dans une note ministérielle datant du 16 août dernier, le ministère exige l’ouverture de tous les établissements universitaires avec le maintien de toutes les activités pédagogiques et scientifiques. Il est question selon la note de laisser les bibliothèques, les laboratoires de recherche et aussi les centres de développement de l’entrepreneuriat accessibles à tous.
Avant la rentrée universitaire, prévue le 9 septembre prochain, il est question, selon les instructions du ministère, d’établir l’ensemble des emplois du temps de manière à dispatcher les cours tout au long de la journée en prenant en considération ce prolongement des horaires. Il est aussi demandé aux responsables des établissements universitaires de tracer un emploi du temps pour mieux gérer le système de rotation du personnel.
Le ministère exige l’application de cette nouvelle mesure immédiatement et appelle l’ensemble des responsables à prendre les mesures nécessaires pour réussir ce prolongement des horaires de travail et d’études. Les représentants des enseignants, du personnel et aussi des étudiants seront consultés, selon la note ministérielle.
Au vu des réactions suscitées par la nouvelle, il y a probablement lieu de s’attendre à ce que certaines de ces consultations soient tendues. Des enseignants et des étudiants estiment en effet que les conditions ne sont pas encore vraiment réunies pour aller vers un tel système. «Les autres infrastructures, comme les écoles de nos enfants et surtout les crèches ne vont certainement pas suivre ce rythme de travail qui nous sera imposé.
C’est donc une décision qui ne tient pas compte de la réalité», témoigne une maître-assistante à l’université d’Alger 3. Même réaction de son collègue qui habite à Boumerdès et qui se demande comment il fera pour rentrer chez lui, surtout qu’il y a un problème de transport. Les étudiants affichent aussi leur inquiétude de voir leurs cours programmés tard dans la journée. Le transport et la sécurité font défaut.
La note ministérielle prévoit aussi une coopération avec l’Office national des œuvres universitaires pour mettre tous les moyens, notamment le transport, à la disposition des étudiants. «Il ne s’agit pas seulement du transport universitaire, il faut penser aussi à la sécurité.» «L’arrêt de bus habituel est distant d’un kilomètre de chez moi», témoigne une étudiante à L’USTHB. «A partir de 16h, au parking de la faculté de Bouzaréah à Alger, plus personne ne se sent en sécurité.
Il existe des individus étrangers à l’université qui menacent la sécurité des lieux», affirme une enseignante. Ce rythme de travail, en vigueur dans plusieurs campus universitaires dans le monde, vise selon le ministère à garder l’université en activité permanente. Il visera aussi à mieux améliorer les conditions d’accueil. Ce qui n’est pas, au plan du principe, une mauvaise idée.
Près de 8000 maîtres-assistants classe «B» recrutés
Près de 8000 maîtres-assistants (classe B), titulaires de diplômes de magistère ou de doctorat, ont été recrutés dans les différents établissements universitaires, a annoncé, hier dans un communiqué, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
«Dans le but d’éradiquer le chômage chez les porteurs des diplômes de magistère et de doctorat, et sur la base des propositions du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, approuvées lors du Conseil des ministres du 14 mai 2023, le ministère a procédé au recrutement de près de 8000 maîtres-assistants classe B dans les différents établissements universitaires», indique la même source.
Le ministère a fait état, dans le même cadre, d’une «opération pour le recrutement de 1409 maîtres-assistants hospitalo-universitaires, et de 693 enseignants-chercheurs (classe B) dans les centres de recherche, pour un total de plus de 10 000 postes budgétaires». R. N.