L'ONU organise, du 22 au 24 mars à New York, sa conférence annuelle sur l’eau. La réunion de cette année sera «un moment crucial» pour décider d’une action concertée pour «agir et relever les grands défis liés à l’eau», a confié le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires économiques et sociales (DESA), Li Junhua, également secrétaire général de l’événement.
La conférence réunira des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres et des parties prenantes de tous les secteurs. L’ONU fait bien de se saisir d’un enjeu aussi important pour l’humanité. L’eau est une ressource essentielle à la survie de l’humanité. Sans eau, point de vie sur Terre.
Dans un contexte de réchauffement climatique, la question des ressources hydriques devient encore plus importante. Les impacts du changement climatique, tels que les sécheresses prolongées, les inondations et les tempêtes, ont un effet direct sur la disponibilité et la qualité des ressources en eau.
De la même manière, la surexploitation des ressources en eau et la mauvaise gestion de cette ressource aggravent les conséquences du changement climatique. En somme, le monde est enfermé dans un cercle vicieux duquel il est impératif de sortir très vite.
Dans certaines régions d’Afrique, les ressources hydriques sont de plus en plus rares. Rapport de cause à effet, les risques de conflits liés à l’eau sont particulièrement importants en raison de la dépendance de nombreux pays à l’agriculture et de l’absence d’accès à des sources d’eau alternatives.
Les conflits liés à l’eau en Afrique concernent particulièrement l’irrigation, la gestion des barrages et des réservoirs, ainsi que la pollution de l’eau.
Parmi les exemples de tensions liées à l’eau en Afrique, il est possible de citer le conflit latent entre l’Egypte et l’Ethiopie sur le barrage de la Renaissance. L’Ethiopie a commencé la construction de ce méga-barrage en 2013, ce qui a suscité des préoccupations en Egypte en raison de la réduction potentielle de l’approvisionnement en eau du Nil.
Les négociations pour trouver une solution susceptible d’agréer tout le monde se poursuivent d’ailleurs à ce jour. Il est possible également de citer le conflit qui oppose les éleveurs et les agriculteurs dans la région du Sahel. Les éleveurs nomades sont en compétition avec les agriculteurs sédentaires pour l’accès à l’eau et aux terres.
Les sécheresses prolongées ont aggravé la situation, augmentant les tensions et les conflits entre les deux groupes. Il y a aussi le problème posé par le Lac Tchad, qui se trouve à la frontière entre le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun.
Il a perdu plus de 90% de sa superficie au cours des dernières décennies en raison de la sécheresse et de la surutilisation. Cette diminution de la taille du lac a entraîné des frictions entre les différents pays, qui se disputent l’eau restante.
Les tensions liées à l’eau peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les communautés locales, la sécurité alimentaire et le développement économique.
Il est donc important et urgent de développer des politiques et des pratiques de gestion de l’eau durables pour éviter ces conflits et assurer un accès équitable et durable à l’eau pour tous, cela bien sûr dans le respect des souverainetés des pays.
Dans le cas contraire, le monde risque de se voir précipiter dans d’interminables guerres de l’eau. Il faut absolument éviter un tel scénario.