Après la rencontre d’évaluation du secteur, qui a regroupé la semaine dernière les Directeurs des services agricoles (DSA) des 52 wilayas, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a réuni hier les responsables des Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS).
La réunion a été consacrée à la préparation de la campagne moisson-battage 2021/2022. Dans ce cadre, le ministre a donné des instructions aux responsables des CCLS afin de récolter le maximum de production de céréales. «Il ne doit pas y avoir une grande différence entre la production et le stockage», a-t-il exhorté les directeurs des CCLS. Il a annoncé dans ce sillage la réouverture des guichets uniques au niveau des CCLS pour faciliter la collecte de la production et inciter les céréaliers à vendre leur récolte par la voie officielle. Est également prévue la mise en place d’un couloir vert pour l’orge, dont l’opération moisson-battage sera menée pour la première fois par les CCLS, qui mobiliseront ainsi leurs moyens dans ce cadre.
L’engagement a été pris de permettre la reprise de l’orge stocké en cas de besoin, pour son utilisation comme semence ou aliment de bétail, à un prix subventionné, et ce, en plus de la gratuité de l’opération de récolte de l’orge. Il s’agit en fait, à travers de telles mesures, de maximiser la collecte, dont les niveaux étaient dérisoires l’année dernière. En plus des conditions exceptionnelles de la campagne céréalière 2020-2021, notamment sur le plan climatique, qui ont induit la baisse de la production (moins de 34% par rapport à la saison 2019/2020), les quantités de céréales collectées par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) étaient faibles. Elles ont atteint seulement 13 millions de quintaux (q) de blé tendre et dur. Pour l’orge, la quantité ramassée était de 135 000 q pour des besoins de 8 millions de q.
Pour cette campagne, l’objectif est de réduire ce déficit et de centraliser la production au niveau de CCLS de manière à sécuriser les stocks, surtout dans ce contexte haussier des cours sur le marché international. D’où l’insistance du côté du ministère de l’Agriculture sur la mobilisation de tous les acteurs concernés sur le terrain pour la réussite de la campagne moisson-battage et de l’accentuation des efforts pour la collecte de la production. Une production qui s’annonce en hausse par rapport à celle de la saison écoulée, selon les premières prévisions. Mais, toujours bien en deçà des besoins, puisque beaucoup reste à faire pour développer cette filière, à commencer par l’élaboration de la carte agricole des céréales et des dispositifs incitatifs pour accroître la production nationale. Mais également l’amélioration de l’encadrement technique relevant du secteur.
C’est le cas aussi pour la production des semences, l’Algérie restant dépendante des importations. A ce sujet, le ministre, en visite samedi dernier à Sétif, a indiqué que la poursuite de la mise en œuvre des programmes du secteur évitera à l’Algérie d’ici deux ans d’importer les semences de certains produits agricoles de large consommation, comme la pomme de terre. «L’Algérie est l’un des rares pays à produire des semences de produits de large consommation», a affirmé le ministre, jugeant nécessaire de suivre et d’accompagner les sociétés qui assurent une telle production, comme la Société de développement agricole, qui produit différentes générations de semences de pomme de terre, pour renforcer et améliorer la sécurité alimentaire.
Concernant, la culture du colza, le ministère est en attente des résultats de l’enquête lancée dans certaines wilayas de l’Est. Le ministre a écarté à cette occasion le fait que les semences utilisées à titre expérimental soient d’origine douteuse. La commission, placée sous l’autorité de l’inspection générale du ministère, enquête actuellement sur les anomalies et erreurs ayant engendré des difficultés à de nombreux agriculteurs dans le cadre du programme colza pour la campagne 2021-2022, a ajouté le communiqué. A l’issue des conclusions de cette commission d’enquête, les décisions appropriées seront prises.
Mais, il ne sera pas question, d’après le ministre, d’abandonner cette filière, alors que la culture du tournesol, dont la conduite technique est plus aisée que celle du colza, est en phase d’expérimentation, selon le ministre.