Longtemps resté un sujet de discussion au sein de l’opinion publique, l’histoire de l’usine Fiat, qui devait ravir plus d’un à partir du début des années 1980, a connu, enfin, son épilogue.
Ce qui a été considéré dans la conscience collective comme un mythe s’est bel est bien transformé en réalité. Encore mieux, le projet a été relancé et concrétisé en un temps record mais, qui plus est, vient balayer le fameux projet «fantasmagorique» qui portait le nom de Fatia et qui devait voir le jour dans la région de Tiaret, lequel s’assimilait déjà à l’époque comme un projet factice de la marque turinoise dont cette dernière produisait à cette époque-là des véhicules destinés à tous les pays du monde. Mais le temps fait bien les choses si l’on se réfère à l’adage qui dit : «Tout vient à point à qui sait attendre.»
Aujourd’hui, le nouveau projet de Fiat implanté à Oran sonne la crédibilité, l’engagement professionnel et le sérieux si bien que le grand public, notamment le consommateur potentiel, s’interroge sur les contours du projet qui reste à ce stade encore méconnu. De nombreuses images circulant sur les réseaux sociaux montrant l’intérieur de l’usine (implanté à Tafraoui) ont donné un coup de froid dans le dos à plus d’un. «Usine de gonflage ou vraie usine de fabrication automobile ?», s’interroge-on.
Lancée en grande pompe, l’usine de Tafraoui débute, certes, petitetement, avec un matériel de fabrication de base (montage SKD) et quelques 300 employés engagés dans différents postes de responsabilité, il n’en demeure pas moins qu’elle respecte en bon et due forme le cahier des charges exigé par la partie algérienne et signé par la partie italienne. Transfert de technologie oblige, l’usine devra traverser tout un processus de savoir-faire et de transfert de technologie qui s’étalera durant plusieurs années, pour atteindre la maturité de fabrication.
C’est sur cette base que le groupe Stellantis compte imposer les fondements de base de l’industrie automobile en Algérie à travers lequel tous les autres constructeurs voulant se lancer dans la fabrication locale de véhicules devraient suivre.
Promesse
L’usine automobile Fiat de Tafraoui produira trois types de véhicules (modèles) jusqu’en 2026, tandis que la production du quatrième type débutera en 2029. L’usine a employé 300 travailleurs, durant l’année en cours, et 300 autres devraient l’être en 2024, dont une grande partie a été formée dans le cadre d’un programme de coopération entre l’entreprise «Stellantis» et le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels.
L’usine assemblera trois modèles de la gamme Fiat, dont la très populaire 500 hybride (essence-électricité) et le Fiat Doblo dans ses déclinaisons utilitaire et touristique. La capacité initiale de production est fixée à 50 000 unités, mais elle devrait atteindre 90 000 d’ici 2026. Carlos Tavares a promis d’atteindre un taux de fabrication locale de pièces automobiles de 35% en 2026, «soit deux ans avant la date fixée par le gouvernement pour atteindre les 30%».
Sous-traitance
Pour ce faire, un réseau de sous-traitants composé de onze fournisseurs a été sélectionné afin de satisfaire les besoins de l’usine de fabrication en matière de pièces équipant les voitures. Il y a Sarel, Sitel, Tosayli Algerie, Fabcom manufacturing, Formpleks, ABG et Martur automotive seating systems. D’autres fournisseurs également ont été retenus, à l’instar de Cevital, HTL, Iris tyres et Ouled Kouider industrie.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a affirmé, lundi dernier, dans la wilaya d’Oran, que la construction automobile était une nécessité pour le soutien de différents secteurs et la relance de l’économie nationale. Il a ajouté que «de nombreux contrats de partenariat gagnant-gagnant seront signés, afin d’acquérir de l’expérience dans ce domaine, de former une main-d’œuvre qualifiée et de travailler à l’intégration de la production de pièces et composants pour atteindre un taux d’intégration significatif, afin de commercialiser la voiture +Made in Algeria+», soulignant que «désormais, tout projet d’assemblage de pièces et composants sans valeur ajoutée est inacceptable».
Par Aziz Kharoum
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Peinture, soudure et emboutissage dès 2026
L’usine Fiat passera du montage de véhicule à la construction dès 2026, c’est ce qu’à annoncé le patron du groupe Stellantis, Carlos Tavares, lors de la cérémonie d’inauguration de l’usine. Une lettre d’intention portant sur l’extension de ce projet industriel en Algérie a été signée par un responsable du ministère de l’Industrie et le directeur général de la zone Afrique-moyen-Orient pour Stellantis. Pour augmenter sa capacité de production, l’usine intégrera des départements pour la peinture, la soudure et l’emboutissage des chassis et des pièces en métal. L’objectif étant de satisfaire, dans un premier temps, le besoin local et passer de pays importateur de voitures à celui de constructeur et exportateur. Un objectif pour lequel le groupe Stellantis fonde beaucoup d’ambitions non seulement pour l’augmentation de la capacité de production mais aussi pour intégrer la fabrication d’autres marques du même groupe dans la même usine. C’est dans la perspective du groupe de faire de cette usine «un hub stratégique», comme l’a annoncé Carlos Tavares. A moyen terme, il pourrait être question de la fabrication de plusieurs modèles des marques Peugeot, Citroën ou même Opel lesquelles se partagent non seulement la même plateforme mais aussi les composants mécaniques et accessoires. A. K.