Le Dr Akhamoukh a expliqué que les déplacements massifs de populations fuyant des zones de conflits ainsi que les changements climatiques, qui entraînent des catastrophes naturelles, favorisent la résurgence de maladies qui avaient été éradiquées et la propagation de nouvelles infections.
Dans son intervention à l’émission «L’invité de la rédaction» sur la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le Dr Elias Akhamoukh, chef de service des maladies infectieuses à l’Etablissement public hospitalier de Tamanrasset, a souligné l’importance de réadapter le système de santé en Algérie, en mettant particulièrement l’accent sur la prévention. Selon lui, l’évolution récente de plusieurs facteurs crée de nouvelles menaces sanitaires, et il est impératif de se préparer à d’éventuelles épidémies.
Le Dr Akhamoukh a expliqué que les déplacements massifs de populations fuyant des zones de conflits ainsi que les changements climatiques, qui entraînent des catastrophes naturelles, favorisent la résurgence de maladies qui avaient été éradiquées et la propagation de nouvelles infections. Il a cité l’exemple de Tamanrasset où les saisons de pluie au Mali et au Niger, régions caractérisées par un climat sud-tropical, qui surviennent en août, créant un risque accru du paludisme.
Il a également évoqué la télédétection météorologique et géopolitique, soulignant que les migrations dues à la famine ou aux problèmes politiques dans les pays voisins peuvent avoir un impact sur la santé en Algérie. Il a plaidé en faveur d’un système de prévention multisectoriel qui tienne compte de ces facteurs. Le Dr Akhamoukh a souligné l’importance d’être vigilant vis-à-vis de ce qui se passe chez les voisins, car les épidémies peuvent se propager rapidement.
Il a cité l’alerte de l’OMS concernant les risques d’épidémies, à la suite des inondations en Libye. Concernant la situation actuelle à Tamanrasset, il a révélé qu’environ 1000 cas de paludisme sont enregistrés chaque année, avec un taux de mortalité de 0,3%. Il a noté que les menaces sanitaires varient d’une région à une autre, la côte algérienne étant confrontée à des maladies telles que la «fièvre boutonneuse méditerranéenne», tandis que le Sahara doit faire face à des maladies tropicales.
Formation adaptée
Le Dr. Akhamoukh a plaidé en faveur d’une formation adaptée aux risques sanitaires spécifiques de chaque région, afin que les professionnels de la santé soient en mesure de détecter et de prendre en charge les maladies. Il a souligné l’importance de maintenir une couverture sanitaire adéquate et de mettre à jour la formation pour éviter la réémergence de maladies précédemment éradiquées en Algérie.
En ce qui concerne le déficit de médecins dans certaines régions reculées de l’Algérie, le Dr Akhamoukh a considéré que le dispositif du Service national civil, initialement mis en place de manière provisoire pour répondre à l’urgence, doit être revu. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer l’encadrement médical et paramédical, de fournir des moyens de travail adéquats aux médecins généralistes et spécialistes et d’accorder un statut social approprié aux professionnels de la santé.
Le Dr Akhamoukh a souligné que bien que des améliorations aient été apportées par rapport aux années 1990, certaines spécialités médicales restent sous-représentées. Il a plaidé en faveur de mesures visant à motiver les médecins à s’installer dans les régions médicalement sous-servies, en mettant en place des mesures incitatives telles qu’un logement adéquat, des réductions sur les billets d’avion, des salaires compétitifs et des conditions de travail optimales.
En bref, le Dr Elias Akhamoukh a appelé à revaloriser le statut des médecins en Algérie et à reconnaître la valeur de leur contribution à la société. Il a souligné que l’exode des médecins vers l’Occident représente un défi majeur et que des mesures doivent être prises pour retenir ces professionnels de la santé et garantir un système de santé de meilleure qualité pour tous les Algériens.