Unique candidat pour briguer la magistrature suprême, Aouchiche a été plébiscité par la majorité des participants.
Le Front des forces socialistes (FFS) s’apprête à entrer de plain-pied dans la bataille électorale. Le congrès national extraordinaire tenu hier à la Mutuelle générale des matériaux de construction, à Zéralda, à l’ouest d’Alger; a désigné le premier secrétaire national Youcef Aouchiche candidat du FFS à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain. Plus de 1000 délégués issus de différentes fédérations de wilaya ont pris part à ce congrès.
Unique candidat pour briguer la magistrature suprême, Aouchiche a été plébiscité par la majorité des participants. Il y avait seulement deux voix contre et deux abstentions. A l'issue de ce vote, la salle a repris en chœur le slogan cher au doyen de l'opposition «Assa azeka, FFS yella yella !» («aujourd’hui et demain, FFS existera»).
Avec cette décision de prendre part au rendez-vous du 7 septembre, le FFS rompt avec une tradition de boycott de l'élection présidentielle depuis 2004. Prenant la parole, le candidat du parti, fondé par Hocine Ait Ahmed, a appelé les Algériens «à adhérer au projet du FFS et à saisir cette échéance politique pour exprimer à la fois leur profond attachement au pays et leur volonté de participer à la construction d’un Etat de droit et au développement économique du pays».
«Osons le changement, construisons-le ensemble», a lancé M. Aouchiche. Pour ce dernier, le changement c’est surtout «tourner la page des échecs et du bricolage» et «le rejet du statu quo», c’est aussi une «renaissance politique, économique sociale et culturelle».
Il a rappelé à cette occasion que la décision de participer à cette échéance n’était pas «facile», bien au contraire, elle a été prise après moult rencontres et un large débat avec la base. «Pour nous, rester en marge de cet événement important dans la vie de la nation et du peuple et notamment en ce moment difficile, est synonyme de renoncement à notre militantisme et à notre combat pour que notre pays retrouve un sens.
Notre décision puise ses fondements dans ce que nous avons de plus cher, à savoir les valeurs patriotiques et démocratiques», affirme-t-il. Il s’agit donc, pour le FFS, selon son patron, au regard du contexte politique et géopolitique régional, d’une participation, «politique» et «stratégique».
«Nous serons les porte-voix du peuple»
«Nous serons les porte-voix du peuple et, surtout, des oubliés et des opprimés», promet Aouchiche. Ainsi, les prochaines joutes peuvent constituer, de son avis, une occasion pour «l’établissement d’un nouveau rapport avec les Algériens en respectant leur droit de s’exprimer, de s’organiser et de participer à la gestion des affaires publiques».
Dans son intervention, le conférencier est revenu à maintes reprises sur la nécessité d’asseoir un «climat d’apaisement». Pour lui, affronter les dangers auxquels fait face notre pays ne sera possible que dans un climat d’ouverture et sur la base d’un discours «d’honnêteté» et «de vérité».
Aouchiche dévoilera prochainement le programme électoral de son parti, mais pour l'heure il invite les militants, cadres et sympathisants du parti à s'investir pleinement pour la réussite de la première étape et la plus difficile liée à l'écueil des signatures. Incontestablement, la participation du FFS à cette échéance n’est nullement une surprise puisque dès l’annonce de la présidentielle anticipée, le premier secrétaire avait indiqué que le «parti pèsera de son poids lors de ces joutes et qu’il était déterminé à faire de ce rendez-vous une opportunité pour un vaste débat».
Selon certains observateurs, la participation du FFS est motivée par un repositionnement en perspective d'une reconfiguration de la scène politique à la faveur des prochaines législatives et locales. Par ailleurs, et pour le moment, sept personnalités ont annoncé leur décision de s’engager dans cette élection.
Il s’agit, en plus de Youcef Aouchiche, de Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT), de Zoubida Assoul, investie par l’Union pour le changement et le progrès (UCP), de Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR) porté par sept partis, de Tarek Zeghdoud, secrétaire général du Rassemblement algérien (RA), de Abderrahmane Salah, secrétaire général de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) et de Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP).