«Nous serons capables de surmonter les obstacles pour entrer dans une bataille décisive, et non pas des élections ordinaires», affirme la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, à l’issue du vote du conseil national.
Le Parti des travailleurs (PT) a mis fin, hier, au suspense qui a entouré l’identité du candidat du parti à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre. Louisa Hanoune, trois fois candidate (2004, 2009, 2019) à la présidentielle sous le régime de Bouteflika entre en lice. Un poids lourd qui devrait animer davantage la scène politique, à moins de trois mois de ce rendez-vous électoral.
Hier, à l’issue des travaux du comité central, les membres de cette instance ont approuvé à l’unanimité la candidature de Mme Hanoune au prochain scrutin présidentiel. Dans sa prise de parole pour annoncer la résolution du parti, Ramdane Taazibt, ex-député, est revenu sur les raisons de la participation du parti à cette échéance. Une participation en relation, entres autres, avec «la conjoncture mondiale et la situation interne du pays». Il a évoqué ce qui se passe à Ghaza, l’extension de la guerre au Liban, le Yémen…et le rôle «néfaste» des Emirats.
Le parti ne peut être, selon lui, «ni commentateur ni observateur» dans une telle situation, d’où sa décision de participer avec son propre candidat. A travers la présentation de son candidat sur la base de son programme et de ses objectifs, Hanoune s’est dite prête à se jeter dans cette bataille. Elle s’est engagée à défendre le projet politique et social du parti dans l’ensemble des régions du pays.
Elle a indiqué que les structures locales du PT ont d’ores et déjà amorcé l’opération collecte de signatures, une phase difficile pour l’ensemble des partis. «Nous serons capables de surmonter les obstacles pour entrer dans une bataille décisive, et non pas des élections ordinaires», a affirmé Hanoune à l’issue du vote du conseil national.
Pour elle, la prochaine présidentielle est différente des précédentes, eu égard «aux enjeux internationaux». Une élection qui n’est «ni tactique ni idéologique», a-t-elle déclaré, mais «stratégique». A ce titre, la première dame du PT a relevé que la campagne électorale de son parti ne sera pas «défensive» mais «offensive».
«Plateforme»
Mme Hanoune, militante de premier rang, jouit d’une grande popularité, d’un large souffle et d’une longue expérience. Elle a, malgré les obstacles auxquelles elle a fait face en raison de ses positions, résisté et a su gérer le parti dans des moments difficiles et complexes.
Elle a d’abord combattu sur le terrain estudiantin, avant d’entamer sa lutte politique durant le système du parti unique, puis avec l’avènement du multipartisme, elle se bat pour la légalité des droits entre les hommes et les femmes, elle défend les travailleurs, elle est anti-impérialiste, elle a côtoyé de grands révolutionnaires.
A rappeler qu’en mai 2019, la SG du PT avait été arrêtée et accusée, avec d’autres personnalités, entre autres de «complot contre l’autorité de l’Etat». En septembre de la même année, le Tribunal militaire de Blida prononce à son encontre un verdict de 15 années de prison. En février 2020, en appel, elle est condamnée à trois ans de prison dont neuf mois ferme.
Elle quitte la prison le jour même, après y avoir passé neuf mois. En janvier 2021, lors d’une réouverture du procès, la Cour d’appel militaire de Blida l’a acquittée. Aujourd’hui, sa candidature vise, selon elle, «à libérer la société algérienne de toutes les privations et humiliations qu’elle endure. Nous proposerons une plate-forme politique nécessaire pour atteindre cet objectif».
Elle a promis que tout sera mis en œuvre pour permettre à la majorité de reprendre la lutte contre les difficultés qui la préoccupent. «Nous aurons le courage de réformer toutes les institutions défaillantes et les partis politiques», dit-elle. Le parti, selon elle, continuera de réclamer la «libération des détenus politiques», «l’ouverture du champ médiatique» et «la levée des entraves à l’exercice politique et syndicale pour que la population puisse s’exprimer librement».
Le PT compte utiliser pleinement la campagne électorale «pour mobiliser toutes les larges couches et toutes les forces vives du pays». «Durant cette campagne, nous allons dénoncer toutes les injustices, nous allons appeler pour l’arrêt de la guerre génocidaire à Ghaza et rendre, ainsi, visible la positon de l’Algérie», explique Mme Hanoune. Pour l’heure, elles sont deux femmes politiques, Zoubida Assoul de l’UCP et Louiza Hanoune du PT, à exprimer leur intention de croiser le fer avec les autres candidats hommes…