Election présidentielle anticipée : Le PT et l’UCP saisissent l’ANIE

27/06/2024 mis à jour: 03:11
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Louisa Hanoune - Zoubida Assoul / Photo : D. R.

Deux postulantes  à la candidature pour  l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre  prochain se sont plaintes du dispositif mis en place par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

Il s’agit de  Louisa Hanoune, secrétaire général du Parti des travailleurs (PT) qui a saisi officiellement, il y a une dizaine de jours, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, et de Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), qui lui a emboité le pas, hier. La première dame du PT a aussi récidivé hier.

Dans une intervention sur la page facebook du parti, la SG du PT a interpellé encore une fois l’ANIE sur les «dysfonctionnements persistants» de l’administration en charge de la légalisation des parrainages. La candidate du PT a soutenu que sa formation  prendra une décision politique avant la fin de la période de collecte des signatures. Dix jours après la requête adressée au président de l’ANIE, la situation, selon elle, n’a pas vraiment changé. «Les contraintes freinant l’opération de collecte des signatures sont toujours là.

La réponse de l’ANIE qui a décidé de proroger le délai de travail des services chargés de la légalisation des formulaires n’est pas une solution», réplique Hanoune avant de s’interroger : «Qui est cette femme qui va sortir à 22h00 pour aller à la mairie afin de signer un formulaire ?

Le travailleur et le commerçant qui passent la journée à travailler auront-ils l’énergie nécessaire pour faire un déplacement à l’APC pour le même objectif ?» «Dans certaines wilayas, à l’image de Tébessa, des responsables ont tenté de dissuader les citoyens qui veulent accorder leur signature à Louiza Hanoune en leur disant que si vous signez pour cette opposante, nous allons vous radier de la liste des logements sociaux», relate la conférencière.

De même, dit-elle, a Tipaza, des citoyens auraient été menacés : «Des responsables qui se reconnaitront leur ont dit que si vous accordez votre signature à Louiza Hanoune, nous allons ouvrir une enquête sécuritaire contre vous». Hanoune énumère d’autre «anomalies»   constatées dans des APC, où des agents chargés de légaliser les formulaires demandent au concerné de faire signer les formulaires dans leurs communes d’origine, de ramener une carte d’identité biométrique et une carte de vote…

Hanoune accuse en somme «des parties de vouloir saboter la prochaine présidentielle» et s’interroge : «Si nous n’étions pas prêts pour cette élection, pourquoi avoir avancé le rendez-vous ? Car sur le terrain nous avons  l’impression que l’opération n’a pas été préparée !»

Assoul veut un «délai supplémentaire»

De son côté, l’UCP a relevé dans une lettre signée par Zoubida Assoul une série de «contraintes» d’ordre organisationnel et administratif qui freinent, entre autres, l’opération de collecte des signatures des électeurs. «J’ai exprimé ma volonté de candidater à la magistrature suprême et j’ai retiré les formulaires de parrainage.

Mais sur le terrain nous sommes confrontés a des entraves majeures liées à la libre concurrence entre candidats et à l’égalité des chances qui doit être assurée par l’ANIE», lit-on dans le document de l’UCP. Parmi les contraintes, Assoul rappelle, au préalable,  que la convocation du corps électoral a eu lieu le 8 juin, mais l’opération de formalisation des parrainages auprès des annexes locales de l’autorité n’ont débuté, selon elle, que deux semaines plus tard.

«Il y a un consensus parmi la majorité des électeurs que la date de démarrage de la formalisation des parrainages auprès des annexes locales de l’ANIE a commencé le 18 juin, voire le 20 du mois courant dans certaines communes. Alors que l’opération devait débuter le lendemain de la convocation du corps électoral», révèle la prétendante à l’échéance présidentielle.

L’autre préoccupation soulevée par le parti a trait à la digitalisation du processus électoral. Tout en saluant ce nouveau processus sur le principe, Mme Assoul affirme qu’il ne peut en aucun cas «assurer  les objectifs qui lui ont été assignés  car il est en phase  d’expérimentation».

S’agissant de la révision des listes électorales prévues du 12 au 27 juin, la présidente de l’UCP pense que la période est «trop courte et ne permet pas à une large majorité des électeurs», notamment les jeunes et les étudiants en particulier, de s’inscrire pour la première fois.

En plus, souligne le document, les problèmes techniques liés aux coupures d’internet durant la semaine consacrée aux épreuves du baccalauréat,  la fête de l’Aïd et les examens universitaires, les soutenances et les rattrapages».

A cet effet, l’UCP demande à l’ANIE de prolonger «d’une semaine  au moins la révision des listes électorales», «de permettre aux électeurs de s’inscrire sur les listes électorales et de voter uniquement avec le Numéro d’identification national» et enfin «de prolonger  de 10 jours le délai de récolte des parrainages et le dépôt du dossier de candidature». 
 

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