La Cour constitutionnelle a rappelé hier aux citoyennes et citoyens que dans le cas où leur candidature à l’élection présidentielle est rejetée par l’ANIE, ils ont droit d’introduire un recours, conformément à l’article 252 (alinéa 2) de la loi organique relative au régime électoral et à l’article 56 du règlement fixant les règles de fonctionnement de la Cour constitutionnelle.
Qui des 16 candidats ayant déposé leur dossier de candidature auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) seront sélectionnés pour la course à la magistrature suprême ? Le verdict sera connu demain, puisque c’est jeudi que l’instance présidée par Mohamed Charfi statuera sur la validité des candidatures avant de transmettre ses décisions à la Cour constitutionnelle (le délai étant de 24 heures). Les «recalés» peuvent toujours faire appel auprès de la Cour constitutionnelle.
Une fois les candidatures validées, les prétendants pourront commencer à présenter leurs programmes électoraux 23 jours avant la date du scrutin. La campagne s’achèvera trois jours avant le vote. Pour l’heure, selon nos sources, trois prétendants à la magistrature suprême ont réussi «cet examen» difficile, le deuxième après l’opération de collecte des formulaires de souscription des signatures individuelles.
Il s’agit du président sortant, Abdelmadjid Tebboune, de Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS), et de Abdelaali Hassani Cherif, candidat du Mouvement pour la société et la paix (MSP).
L’ANIE, d’après nos sources, a donné le quitus à leurs dossiers de déclaration de candidature qui ne souffrent «d’aucune anomalie» que ce soit dans le fond ou la forme. «Nous avons fourni un dossier complet qui répond aux exigences de la loi. Nous n’avons négligé aucun aspect qu’il soit organique ou politique. Pour les parrainages, nous avons puisé dans notre réservoir d’élus. Notre candidature est acquise», affirme avec certitude M. Sadok, cadre du MSP.
Même son de cloche chez les responsables du FFS. Le Premier secrétaire du doyen de l’opposition est, indique-t-on, «déterminé à aller jusqu’au bout de l’aventure électorale». «Etant convaincu de l’importance de cette échéance, le FFS, qui a collecté plus de 1200 signatures d’élus dans plus de 33 wilayas, est plus que certain d’être parmi ceux qui s’aligneront pour la course à la présidence de la République», explique-t-on.
M. Aouchiche fera, ajoutera une source du parti, de ce rendez-vous électoral une opportunité pour défendre les acquis démocratiques et sociaux des Algériens. «Notre dossier déposé auprès de l’ANIE ne souffre d’aucune ambiguïté», assure un cadre du FFS, précisant que la direction de campagne de Youcef Aouchiche s'attelle à peaufiner leur stratégie de campagne et la sensibilisation autour de leur programme.
«Notre programme est porteur d’espoir et s’adresse à toutes les franges sociales dont nous défendrons les intérêts. Nous nous engageons (…) à défendre les libertés individuelles et collectives», affirme notre interlocuteur.
Pour ce qui est de Abdelmadjid Tebboune, son dossier ne peut être rejeté au regard du nombre important de partis politiques, d'associations et organisations qui lui ont prêté main forte pour la collecte des parrainages.
Une femme dans la course à la magistrature suprême ?
En revanche, la question que d’aucuns se posent est de savoir s’il y aura dans cette compétition une femme. Deux postulantes, Saida Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), et Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès (l’UCP), ont remis leur dossier de candidature à l’ANIE.
Mme Assoul ne nie pas avoir eu des difficultés à récolter les parrainages. Elle a tenu par ailleurs à émettre une précision. «La loi ne permet pas au candidat de recueillir des signatures des élus et en même temps celles des électeurs. Cet acte est illégal et c’est une violation de la loi.
Le code électoral autorise soit la collecte des signatures des élus ou alors des électeurs», affirme Mme Assoul, d’où, selon elle, les difficultés rencontrées par ses militants pour sillonner en un temps record les quatre coins du pays pour recueillir les parrainages des électeurs. Au-delà de ce problème, Zoubida Assoul se dit optimiste et refuse d’être cataloguée comme étant une «femme». «Dire qu’il faut une femme dans cette course à la présidentielle ne m’enchante pas.
Je n’ai jamais voulu être présidente parce que je suis une femme. Et on ne peut pas le devenir si l’on n’a pas un parcours de militantisme», tranche-t-elle. Elle précisera, en outre, qu’elle a décidé de prendre part à ces joutes pour le simple fait qu’elle est porteuse d’une alternative. «Je suis authentique et je représente beaucoup d’espérance. Je suis venue à la politique ni pour faire une carrière, ni pour investir. Mon objectif est d’opérer les changements revendiqués par le peuple», insiste-t-elle.
Beaucoup de prétendants qui nourrissent l’espoir de concurrencer le président sortant Abdelmadjid Tebboune pour un mandat de cinq ans se sont offerts, après un mois consacré à la collecte des parrainages, une semaine de vacance, comme c’est le cas du professeur Belkacem Sahli, président de l’Alliance nationale républicaine (ANR) et candidat de la coalition Stabilité et Réforme. Tout le monde sait qu’une campagne présidentielle n’est pas de tout repos.